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sors pas (pour combattre), le roi estimera que j’agis par haine.

Alors avec tous les siens il alla périr (en combattant contre) eux (les Ti)[1].

Autrefois, la reine (femme de l’empereur) Hoei avait voulu donner le pouvoir au prince Tai et c’est ainsi qu’avec son parti, (Tai) fit des ouvertures aux Ti[2]. Les Ti pénétrèrent donc dans (la capitale des) Tcheou ; le roi Siang sortit et s’enfuit (dans le pays de) Tcheng]. (Le prince de) Tcheng l’installa à Fan[3]. Le prince Tai assuma le pouvoir et se proclama roi ; il prit la reine Ti qui avait été dégradée par le roi Siang et s’établit avec elle à Wen[4].

La dix-septième année (635 av. J.-C.), le roi Siang implora le secours (du prince de Tsin. Le duc Wen de Tsin réinstalla le roi et tua Chou-tai. Le roi Siang donna alors au duc Wen, de Tsin, une tablette de jade, un fourreau d’arc, un arc et des flèches et le nomma hégémon[5] ;

  1. L’expression est fort elliptique. Wei Tchao la commente en disant : Il se mit à la tête des siens.
  2. Cette phrase est destinée à expliquer l’immixtion des barbares dans les affaires du royaume du Milieu. Autrefois la reine femme de l’empereur Hoei avait noué des relations avec les Ti pour mettre son fils Tai sur le trône ; le projet échoua, mais Tai conserva des rapports avec les barbares ; ce fut lui qui suggéra au roi l’idée de se servir d’eux : pour combattre Tcheng ; puis, quand le roi dégrada la femme qu’il avait prise chez les Ti parce qu’elle avait commis adultère avec Tai, ce fut encore celui-ci qui se mit à la tête des troupes barbares, chassa le roi de sa capitale et s’arrogea le pouvoir.
  3. La ville de Fan, étant devenue la résidence du roi Siang, prit le nom de ville de Siang (aujourd’hui encore sous-préfecture de Siang-tch’eng, préfecture secondaire de Hiu, province de Ho-nan).
  4. Cf. note 445.
  5. Ce fut le second des cinq hégémons (cf. note 00.162). — Le caractère désigne le plus souvent un vin parfumé dont on se servait aux sacrifices. Cependant on le trouve dans le Che king (4e des odes du pays de Tcheng ; trad. Legge, p. 131 ; [trad. Couvreur]) avec le sens de fourreau d’arc ; cette acception me paraît mieux convenir ici, car il est évident que les présents que le roi fait au duc sont les insignes de l’hégémonie et symbolisent sa suprématie guerrière.