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pour faire le sacrifice au T’ai-chan[1]. — La huitième année (712 av. J.-C.), les gens de Lou assassinèrent le duc Yn et nommèrent le duc Hoan. — La treizième

  1. Si l’on s’en rapporte au Tso tchoan (8e année du duc Yn) et au commentaire de Tou Yu, le texte de Se-ma Ts’ien renfermerait ici une erreur, car Hiu-tien n’appartenait pas au Fils du ciel, mais au duc de Lou. Voici comment les faits doivent être rétablis : Le roi Tch’eng avait eu quelque temps le projet d’aller se fixer à Lo-yang (cf. p. 247 ) ; c’est pourquoi il donna au duc de Tcheou la terre de Hiu-tien comme résidence pour les ducs de Lou quand ils viendraient rendre hommage à la cour ; Hiu-tien, dont le nom signifie le champ (voisin de) Hiu, se trouvait sur le territoire de la préfecture secondaire de Hiu, province de Ho-nan, et était en effet assez voisin de Lo-yang. D’autre part, le roi Siuen avait donné au prince de Tcheng la terre de Pong) afin qu’il pût s’y établir quand il devrait aider le Fils du ciel à faire le sacrifice au T’ai-chan ; Pong se trouvait dans la sous-préfecture actuelle de Pi, préfecture de Tcheou, province de Chan-tong. La cinquième année du roi Hoan, Tchoang, duc de Tcheng, donna à Yn, duc de Lou, la terre de Pong qui était voisine de l’État de Lou et reçut en échange la terre de Hiu-tien qui était proche de son fief. Cette transaction ne faisait en réalité aucun tort au roi, mais elle était illicite, car les seigneurs ne possédant leurs terres que par une investiture du Fils du ciel n’auraient pas dû en trafiquer à leur guise. — Ce récit nous montre que les seigneurs possédaient, en outre de leurs fiefs, d’autres terres qui leur avaient été données en dédommagement de telle ou telle corvée à laquelle ils étaient astreints ; ces terres, d’ordinaire peu étendues, ne payaient aucun impôt au roi et on les désignait sous le nom de t’ang mou tche i, proprement : territoires pour le bain, c’est-à-dire territoires dont les revenus étaient affectés aux bains ou, d’une manière plus générale, aux dépenses privées du seigneur ; le mot mou désigne le lavage de la chevelure ; quant au mot t’ang, c’est, nous dit un commentateur du Tcheou li, l’eau chaude dont on se servait pour les bains du corps (cf. K’ang hi tse tien, au mot mou).