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de Chen[1], irrité, s’allia au pays de Tseng[2], aux barbares occidentaux et aux K’iuen Jong et attaqua le roi Yeou. Le roi Yeou alluma le bûcher destiné au jour, afin d’appeler les soldats ; les soldats ne vinrent pas. (Les ennemis) tuèrent donc le roi Yeou au pied de la montagne Li[3], emmenèrent prisonnière Pao-se, s’emparèrent de toutes les richesses des Tcheou, puis se retirèrent.

Alors les seigneurs s’entendirent avec le marquis de Chen pour donner le pouvoir à l’ex-héritier présomptif du roi Yeou, I-kieou, qui fut le roi P’ing, afin qu’il fût chargé des sacrifices des Tcheou[4]. Le roi P’ing, ayant pris le pouvoir, transféra (sa capitale) du côté de l’est, à la ville de Lo[5], pour se soustraire aux incursions des Jong. Au temps du roi P’ing, la maison des Tcheou déclina et s’affaiblit ; les seigneurs usaient de leur force pour opprimer les faibles. Ts’i, Tch’ou, Ts’in et Tsin [6]

  1. Cf. note 407.
  2. Les princes de Tseng avaient pour nom de clan Se et se prétendaient descendants de Yu le Grand, fondateur de la dynastie Hia. Le pays de Tseng était à 80 li à l’est de la sous-préfecture de I, préfecture de Yen-tcheou, province de Chan-tong. — Cette identification, qui est faite d’après les indications du Kouo ti tche, est cependant peu plausible. Puisque le marquis de Chen s’allia aux barbares occidentaux et puisque le roi P’ing, successeur du roi Yeou, transféra sa capitale sur les bords de la rivière Lo pour éviter le danger qui le menaçait à l’ouest, il semble peu probable qu’un État tout oriental ait aussi attaqué le roi de la dynastie Tcheou.
  3. Cette montagne est au sud-est de la sous-préfecture de Lin-t’ong, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si.
  4. Celui qui est chargé des sacrifices aux ancêtres est regardé comme le chef actuel de la famille.
  5. C’est la ville qui avait été construite par le roi Tch’eng (cf. p. 247).
  6. Cf. Mém. hist., chap. XXXII, XL, V et XXXIX.