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peuple[1].]

Le roi Siuen n’écouta pas ce conseil et fit en définitive le dénombrement du peuple.

Après quarante-six ans de règne (782 av. J.-C.), le roi Siuen mourut[2].

Son fils, Kong-nié, qui fut, le roi Yeou, prit le pouvoir.

[La deuxième année (780 av. J.-C.) du règne du roi Yeou, les trois cours d’eau de la province occidentale[3] furent soulevés[4]. Po-yang-fou[5] dit :

— Les Tcheou vont

  1. Se-ma Ts’ien ne reproduit pas tout le discours qui se trouve ici dans le Kouo yu. A la fin de ce texte, le Kouo yu ajoute : « et le roi Yeou fut donc battu et anéanti », c’est-à-dire que la perte du roi Yeou, fils du roi Siuen, aurait été la conséquence du recensement fait par son père contre l’avis de Tchong Chan-fou.
  2. Tchang Cheou-kié rapporte, d’après le tch’oen ts’ieou de Tcheou la légende suivante sur la mort du roi Siuen : « Le roi Siuen mit à mort le comte de Tou, quoiqu’il fût innocent. Trois ans plus tard, le roi Siuen assembla des seigneurs pour chasser à Pou. Au milieu du jour le comte de Tou se dressa sur la gauche du chemin ; il avait un vêtement et un bonnet rouges et il tenait à la main un arc et des flèches rouges ; il tira sur le roi Siuen et l’atteignit au cœur ; le roi eut l’épine dorsale brisée et mourut.
  3. Au lieu de [], le Kouo yu écrit : (le pays des) Tcheou occidentaux ; dans les deux textes, le sens est le même ; le pays dont il s’agit est celui où se trouvait la ville de Hao (cf. p. 241, n. 2) qui était la capitale des Tcheou avant qu’ils eussent émigré du côté de l’orient.
  4. Les trois rivières furent soulevées par un tremblement de terre ; ces trois rivières sont : la rivière Wei, la rivière King (cf. note 02.207) et la rivière Lo ; celle-ci est aussi un cours d’eau du Chàn-si ; elle se jette dans le Hoang-ho à peu près au même point que la rivière Wei, en sorte que plusieurs commentateurs la considèrent comme un affluent de gauche du Wei : elle ne doit pas être confondue avec la rivière du même nom qui se trouve dans le Ho-nan et sur les bords de laquelle s’élevait la ville de Lo-yang.
  5. Les commentateurs ne disent pas comment il faut analyser le nom de Po-yang-fou. Ce personnage était grand astrologue à la cour des Tcheou ; T’ang Kou (qui vivait sous la dynastie Ou, 222-265 ap. J.-C.) l’identifie avec le célèbre Lao-tse ; mais son opinion ne s’accorde pas avec la tradition qui veut que Lao-tse ait eu une entrevue avec Confucius, car Confucius ne vécut que trois siècles après le roi Siuen. — Le discours de Po-yang-fou est rapporté non seulement par le Kouo yu, mais aussi par le chapitre Ou hing tche du Livre des Han antérieurs (Ts’ien Han chou, chap. XXVII, 1e section de la 3e partie, p. 5 v°).