Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/541

Cette page n’a pas encore été corrigée

dans la maison du duc de Chao ; les deux conseillers le nommèrent alors roi d’un commun accord. Ce fut le roi Siuen. Lorsque le roi Siuen fut au pouvoir, les deux conseillers l’aidèrent et perfectionnèrent son gouvernement ; il prit pour règle les principes laissés par les rois Wen, Ou, Tch’eng et K’ang. Les seigneurs recommencèrent à respecter les Tcheou. La douzième année (816 av. J.-C.), le duc Ou, de Lou, vint rendre hommage à la cour[1].

[Le roi Siuen ne pratiqua pas la cérémonie du labourage dans le domaine de mille meou[2]. Le duc Wen, de Kouo[3], l’en blâma, disant :

— Vous ne devez pas agir

  1. Cette visite fait l’objet du septième discours dans le premier chapitre du Tcheou yu. Le duc Ou, de Lou, avait deux fils ; il désirait que le cadet, Hi, lui succédât au détriment de l’aîné Kouo. Le roi Siuen y consentit, malgré les représentations de Tchong Chan-fou. Hi prit dont le pouvoir ; ce fut le duc I ; neuf ans après son avènement, Po-yu, fils de Kouo, le tua et prit le pouvoir (cf. Mém. hist., chap. XXXIII).
  2. Le meou est une mesure de superficie qui, dans l’antiquité, avait 100 pas de côté, le pas étant lui-même de 6 pieds. — On lit dans le Li ki (trad. Legge, Sacred Books of the East, t. XXVIII, p. 222) « C’était ainsi qu’autrefois le Fils du ciel avait son champ de mille meou, dans lequel il tenait lui-même la charrue, portant le chapeau carré avec des attaches rouges. Les seigneurs avaient aussi leur champ de cent meou, dans lequel ils faisaient de même, portant le même chapeau avec des attaches vertes.
  3. D’après Kia K’oei, ce duc de Kouo était un descendant de Kouo ; d’après Wei Tchao, c’était un descendant de Kouo-tchong. Kouo-tchong et Kouo-chou étaient tous deux fils du duc Ki et par conséquent frères du roi Wen (cf. Tso tchoan, 5e année du duc Hi ; trad. Legge, p. 145, § 9 ; [trad. Couvreur]). Kouo-tchong reçut en fief le Kouo oriental (à l’ouest de la sous-préfecture de Se-choei, préfecture de Kai-fong, province de Ho-nan) ; Kouo-chou reçut en fief le Kouo occidental (à 60 li à l’est de la sous-préfecture de Pao-hi, préfecture de Fong-siang, province de Chàn-si). Il est difficile de savoir qui a raison, de Kia K’oei ou de Wei Tchao.