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[Les gens du royaume le blâmèrent[1]. Le duc de Chao[2] a reprit (le roi) en lui disant :

— Le peuple ne peut supporter son sort[3].

Le roi se mit en colère et chargea un

  1. Parmi les odes du Che king il en est quelques-unes qui sont considérées comme contenant des reproches au roi Li ; ce sont l’ode Min lao (9e de la décade cheng min ; trad. Legge, p. 495 ; [trad. Couvreur]) et l’ode Tang (IIe de la décade Tang ; trad. Legge, p. 505; [trad. Couvreur]) qui sont attribuées au duc Mou, de Chao ; l’ode Pan (10e de la décade cheng min, trad. Legge, p. 499; [trad. Couvreur]) attribuée au comte de Fan et l’ode Sang yeou (3e de la décade Tang ; trad. Legge, p. 519; [trad. Couvreur]) attribuée au comte de Joei.
  2. Le duc de Chao était le descendant de ce Che, duc de Chao, qui reçut le titre posthume de Kang et joua un grand rôle au temps des rois Ou et Tch’eng. Cette famille avait le fief de Yen qui était un marquisat, mais en même temps, elle jouissait des revenus de la terre de Chao (aujourd’hui le relais de Chao, sous-préfecture de Ki-chan, préfecture de Fong-siang, province de Chàn-si) ; c’est pourquoi le chef de la maison pouvait être appelé indifféremment duc de Chao ou marquis de Yen. C’est de la même manière que les ducs de Lou avaient pour fief le pays de Lou, mais avaient aussi les revenus de la terre de Yong (aujourd’hui sous-préfecture de Fong-siang, province de Chànsi) et étaient nommés pour cette raison ducs de Tcheou. — D’après Wei Tchao, le duc de Chao qui vivait au temps du roi Li a pour nom personnel Hou In et pour titre posthume Mou ; d’après Se-ma Ts’ien (Mém. hist., chap. XXXIV), c’était le marquis de Yen dont le titre posthume est Hoei ; je ne vois pas comment on peut accorder ces deux témoignages.
  3. Le [] dont il est ici question n’est pas celui du prince, c’est-à-dire ses ordres ou son gouvernement, mais celui du peuple, c’est-à-dire sa destinée ou son sort.