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perte. En effet, le duc de Yng aime accaparer les richesses et il ne sait pas quelles graves difficultés (s’ensuivront). L’utilité est ce que produisent tous les êtres, (qui eux-mêmes) sont soutenus par le ciel et par la terre. Si l’on vient à l’accaparer, c’est une cause de maux nombreux. Les cent espèces d’êtres qui dépendent du ciel et de la terre, tous (les hommes)[1] veulent les prendre ; comment pourrait-on les accaparer ? ceux qu’on irriterait seraient fort nombreux et comment ne préparerait-on pas ainsi de graves difficultés ? C’est pourquoi j’avertis Votre Altesse, car comment pourrait-elle mener longtemps cette conduite ? Celui qui règne sur les hommes doit diriger l’emploi de ce qui est utile et le répartir en haut et en bas de façon à ce que parmi les dieux, les hommes et tous les êtres il n’y en ait aucun qui n’atteigne à sa perfection. Il y fait une attention de tous les jours et craint d’exciter contre lui l’animosité. C’est pourquoi une ode chantée aux sacrifices dit[2] :

O parfait Heou-tsi[3] ! Vous avez été digne d’être placé à côté du Ciel[4] ;

  1. Je suis ici l’explication de Wei Hong.
  2. Dixième ode de la décade ts’ing miao — trad. Legge, p. 580.
  3. L’ancêtre des Tcheou qui fut célèbre par ses talents pour l’agriculture, au temps de l’empereur Choen.
  4. Le mot [] = être mis en corrélation avec, indique la place qu’occupait la tablette du défunt au moment du sacrifice. La tablette de Heou-tsi étant à côté de celle du Ciel occupait le rang le plus élevé qu’elle pût avoir.