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Trois femmes l’avaient épousé contrairement aux rites[1]. Sa mère lui dit :

— Il vous faut remettre ces femmes au roi. En effet, trois animaux forment un troupeau ; trois personnes forment une assemblée ; trois femmes forment un luxe[2]. Lorsque le roi va chasser, il ne s’empare

  1. Le sens du mot [] est épouser sans l’assentiment du préposé aux mariages. Voyez l’article consacré à ce fonctionnaire dans le Tcheou li (trad. Biot, t. I, p. 307) et le passage de cet article cité par le Dictionnaire de K’ang-hi, au mot pen. — Le mariage du prince de Mi était contraire aux rites parce qu’il avait épousé des femmes du même nom de clan que lui ; en effet nous savons que le nom d’une de ces trois femmes était Po-ki, le second caractère de ce nom représentant le nom de clan ; cette femme avait donc le même nom de clan que le prince (cf. la note précédente). Le texte qui nous donne le nom de Po-ki se trouve dans le Tcheou yu. 2e partie, 1er discours ; nous y lisons : « (L’État de) Mi-siu fut perdu par Po-ki. » Wang Yuen-soen, dans son commentaire à ce passage (Kouo yu fa tcheng, chap. II, p. 2 r°) dit que les princes de l’État de Mi et ceux des autres États qui eurent un sort analogue se perdirent tous pour avoir épousé des femmes qui avaient le même nom de clan qu’eux.
  2. Le caractère [], quand il désigne trois femmes, a, dit le Chouo wen, le sens de beau.