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par l’attaque, des armes de guerre ; pour corriger avec vigueur, des préparatifs ; pour faire des reproches avec autorité, des injonctions ; pour avertir avec douceur, des explications. Lorsqu’il avait publié ses ordres et exposé ses explications[1], s’il y avait (des vassaux) qui ne venaient pas, il améliorait derechef sa vertu, mais n’envoyait pas son peuple souffrir dans des contrées éloignées. De cette manière il n’était personne qui ne lui obéît au près, personne qui ne lui fût soumis au loin. Maintenant, depuis la mort de Ta-pi et de Po-che[2], les K’iuen Jong sont toujours, suivant leur devoir, venus aux sacrifices (faits aux avènements de) rois. Le Fils du ciel dit : « Certainement je les corrigerai parce qu’ils ne viennent pas aux sacrifices hiang[3] ! » Bien plus, il fait parade de ses soldats. N’est-ce pas là rejeter les instructions des anciens rois[4] ? Or je crains que Votre Majesté n’en retire du dommage. J’ai appris que Chou-toen, (chef des) K’iuen Jong[5], pratiquait les vertus de ses ancêtres et

  1. C’est-à-dire lorsqu’il avait eu recours aux deux seuls moyens d’action qu’il eût sur les vassaux des deux domaines les plus éloignés.
  2. Ta-pi et Po-che sont, d’après Wei Hong, les noms de deux chefs des K’iuen Jong.
  3. Ils n’étaient pas tenus d’y venir, puisqu’ils ne devaient contribuer qu’aux sacrifices faits aux avènements de rois.
  4. Meou-fou reprend les deux arguments qui sont à la base de tout son discours (cf. note 297) et montre que le roi, en dirigeant une expédition contre les K’iuen Jong, manquerait doublement aux préceptes de ses ancêtres.
  5. D’après Wei Hong, le mot chou serait le synonyme de [] dresser, établir ; la phrase K’iuen Jong chou toen signifierait alors les K’iuen Jong ont établi (parmi eux) la sincérité. — Mais Wang Yuen-soen (Kouo yu fa tcheng, chap. I, p. 10 r°) avance avec beaucoup d’ingéniosité que Chou-toen doit être le nom du chef des K’iuen Jong ; en effet, dit-il, dans le Pei che (biographie de Che Ning, chap. LXI) et dans l’histoire des T’ang (Tang chou, biographie de Wang Nan-, chap. CXLVII) on voit mentionnée la ville de Chou-toen qui fût la capitale des T’ou-yu-hoen ; le nom de cette ville doit évidemment venir de ce que l’ancien chef des K’iuen Jong, Chou-toen y demeura. Cette cité de Chou-toen se trouvait au nord de la montagne Si-man-t-eou, préfecture de Si-ning, province de Kan-sou.