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l’empereur Sin[1], était fort mauvais pour le peuple ; la foule du peuple ne pouvait le souffrir et mettait toutes ses joies et ses espérances dans le roi Ou. C’est pourquoi il amena ses soldats dans (la plaine de) Mou, (dans le pays des) Chang. Ainsi le roi votre prédécesseur ne prenait pas intérêt à la guerre ; il avait seulement pitié des aspirations secrètes du peuple et arracha le fléau (dont il souffrait).

« D’ailleurs, d’après les règlements des anciens rois, ceux qui sont dans le territoire (du Fils du ciel) sont les vassaux du domaine royal ; ceux qui sont en dehors du royaume sont les vassaux seigneuriaux ; depuis les seigneurs jusqu’aux protecteurs, ce sont les vassaux qui viennent comme hôtes ; les I et les Man sont les vassaux par contrainte ; les Jong et les Ti sont les vassaux des terres incultes[2]. Les vassaux du domaine royal

  1. Le dernier empereur des Yn, Tcheou.
  2. Le paragraphe qui suit se rapporte à la division schématique de l’empire en carrés concentriques ; mais on y trouve un assez singulier mélange de la division en cinq domaines qui prévalait au temps de Yu (cf. note 02.246) et de la division en dix domaines que nous trouvons dans le Tcheou li. Le premier domaine est appelé ici [], nom qui se trouve dans la nomenclature du Yu kong, tandis que, dans le Tcheou li, il est appelé []; le second domaine, celui des seigneurs, est le même que dans le Yu kong ; le troisième domaine est, lisons-nous dans ce texte, celui des seigneurs et des protecteurs ; pour comprendre cette définition, il faut recourir à la division du Tcheou li ; ainsi les seigneurs et les protecteurs constituent les uns le premier, les autres le dernier de ces cinq termes ; on en conclut que le domaine appelé par le Kouo yu domaine des seigneurs et des protecteurs embrassait l’ensemble de ces cinq domaines ; cette réunion des cinq domaines en un seul ne doit pas nous surprendre, car on les retrouve énumérés simultanément dans le chapitre K’ang hao du Chou king (trad. Legge, p. 381) ; quelque ingénieuse que soit cette explication qui est celle de Kia K’oei, on ne comprend pas comment le Kouo yu peut parler d’abord du domaine des seigneurs et ensuite d’un autre domaine dont le premier n’aurait été qu’une partie. Le quatrième et le cinquième domaines cités par le Kouo yu ont les mêmes noms que dans le Yu kong.