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apprenaient à s’occuper de ce qui lui était profitable, à éviter ce qui lui était nuisible, à chérir la vertu et à craindre ce qui est majestueux. ils savaient donc protéger les hommes de façon à (assurer) l’augmentation et l’agrandissement[1]. Autrefois nos anciens rois remplirent la charge héréditaire de surintendant des céréales[2], et servirent en cette qualité Yu (Choen) et les Hia. Puis les Hia se pervertirent ; ils méprisèrent les céréales et ne s’en occupèrent plus. C’est pourquoi notre ancien roi Pou-tchou[3] perdit sa charge et s’alla réfugier chez les Jong et les Ti ; mais il n’osa point négliger ses travaux et, suivant l’ordre des saisons, il exerça ses talents ; il continua à mettre en honneur ce qui lui avait été légué ; il observa ces instructions et ces règles ; matin et soir il s’y conformait avec respect ; il les pratiquait avec sincérité et constance ; il les suivait avec fidélité et confiance. Les générations qui lui succédèrent furent aussi vertueuses et ne furent pas indignes de leurs ancêtres. Lorsque arrivèrent le roi Wen et le roi Ou, ils brillèrent du même éclat que leurs ancêtres et eurent en outre l’affabilité et la cordialité. Ils honorèrent les dieux et protégèrent le peuple ; il n’y eut personne qui ne fût satisfait et joyeux. Le souverain de la dynastie Chang,

  1. D’après Wang Yuen-soen (op. cit., ch. I, p. 2 v°), cette phrase est le commentaire des deux derniers vers de l’ode citée plus haut.
  2. Proprement : la charge de Prince Millet. On a vu que K’i avait été honoré de ce titre au temps de Choen (qui est appelé ici Yu) et de Yu le Grand, fondateur de la dynastie Hia’'. — Ce texte est un de ceux qu’on invoque pour prouver que Pou-tchou n’est pas le fils de K’i, mais son descendant après plusieurs générations dont les représentants eurent les uns après les autres le titre de heou tsi ou Prince Millet (cf. note 109).
  3. Cf. p. 211-212 .