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renversa ses boucliers et ses lances ; il arrêta[1] ses soldats et licencia ses troupes, montrant (ainsi) à l’empire qu’il ne s’en servirait plus[2].

Deux ans après que le roi Ou eut terminé sa victoire sur les Yn, il demanda au vicomte de Ki quelles étaient les causes pour lesquelles les Yn s’étaient perdus. Le vicomte de Ki n’était pas disposé à parler des vices des Yn[3] ; il discourut sur la conservation et sur la ruine et sur ce qui est avantageux à un royaume ; le roi Ou de son côté fut honteux (de sa question) et c’est pourquoi il l’interrogea sur la voie que suit le Ciel[4].

Le roi Ou tomba malade ; l’empire n’était pas encore réuni (sous sa domination) ; tous les hauts dignitaires eurent peur ; avec respect ils consultèrent les sorts ; alors le duc de Tcheou se purifia pour écarter le mal ; il s’offrit en victime et souhaita d’être substitué au roi Ou. Le roi Ou guérit[5].

Plus tard, il mourut. L’héritier présomptif, Song, prit

  1. Sur ce sens du mot, cf. Che king, 4e ode de la décade T’ong kong ; trad. Legge, Chinese Classics, t. IV, p. 287.
  2. Tout ce paragraphe se retrouve avec plus de détails dans le chapitre Yo ki du Li ki ; trad. Legge, Sacred Books of the East, t. XXVIII, p. 123-124 ; [trad. Couvreur].
  3. Le vicomte de Ki (cf. p. 206, n. 3) était un ancien sujet de la dynastie Yn ; il ne voulait pas mal parler d’elle et c’est pourquoi il discourut sur la politique en général.
  4. La réponse du vicomte de Ki constitue le chapitre Hong fan du Chou king.
  5. Voyez le chapitre Kin t’eng du Chou king et le chap. XXXIII des Mémoires historiques.