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son char ; avec son poignard[1], il le frappa ; avec la grande hache jaune il coupa la tête de Tcheou ; il la suspendit au grand étendard blanc. Puis il alla auprès des deux femmes favorites de Tcheou[2] ; toutes deux s’étaient tuées en s’étranglant ; le roi Ou tira encore trois flèches, les frappa de son épée et les décapita avec la grande hache noire ; il suspendit leurs têtes au petit étendard blanc. Quand le roi Ou eut fini, il sortit et regagna l’armée.

Le lendemain, il fit déblayer la route et réparer l’(autel du) dieu de la terre ainsi que le palais de Tcheou (de la dynastie) Chang. Lorsque le moment fut venu, cent hommes portaient les étendards han[3] pour faire faire place devant lui. Le frère cadet du roi Ou, le fils puîné Tchen-to[4] présentait avec ordre le char de cérémonie ; le duc de Tcheou, Tan, avait en main la grande hache ; le duc de Pi[5] avait en main la petite hache ; ils se tenaient ainsi aux côtés du roi. San I-cheng, T’ai Tien et Hong Yao[6] tenaient tous des épées ; ils faisaient ainsi une garde au roi Ou. Puis ils entrèrent et se tinrent debout

  1. Proprement : avec son épée légère. Le Tcheou chou écrit King-lu, qui est le nom propre d’une épée.
  2. L’une de ces deux femmes était Ta-ki, d’après l’annotateur du Tcheou chou.
  3. Ces étendards étaient ceux que portaient les hommes d’avant-garde pour annoncer la venue du souverain et faire écarter la foule. Le nom complet paraît être, non pas han, mais yun han (rareté des nuages ?). On voit mentionnés les neuf étendards Yun han dans le poème de Tchang Heng (78-139 ap. J.-C.) sur la capitale orientale (Wen siuen, édition lithographique du Hong wen chou kiu, chap. III, p. 5 r°).
  4. Sur les frères cadets du roi Ou, cf. Mém. hist., chapitre XXXV, au début.
  5. Cf. note 155.
  6. On a vu ces trois personnages mentionnés plus haut, p. 217 .