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des Han. Ils fixèrent donc l’est et l’ouest ; il établirent un cadran solaire ; ils firent descendre les marques des quarts d’heure de la clepsydre ; ils purent ainsi déterminer les distances mutuelles des vingt-huit divisions équatoriales par rapport aux quatre côtés (de l’horizon). Ils instituèrent la durée d’une révolution pour déterminer le premier jour de la lune et le dernier, les équinoxes et les solstices, le cours du soleil et celui de la lune, les quartiers et les pleines lunes. » — Cependant ces travaux ne furent pas jugés suffisants et l’empereur dut former une nouvelle commission dont le membre le plus important fut un nommé Teng P’ing ; ce fut lui qui fit les calculs du calendrier T’ai-tch’ou dont la caractéristique était une division du jour en 81 parties ; quand son oeuvre fut achevée, l’empereur « chargea par décret (Se-ma) Ts’ien de se servir des mesures et du calendrier que Teng P’ing avait fondés sur le principe des 81 divisions XXXV-1. »

Cette institution d’un nouveau calendrier avait une importance capitale. La correction du calcul des temps n’était en effet que le résultat et comme l’expression résumée d’une refonte complète des sciences qui sont susceptibles de mesure mathématique. Le point de départ de toute harmonie, et par suite de toute mesure, étant la musique, les dimensions du tuyau d’orgue qui rendait le son initial de la gamme chinoise étaient l’étalon qui devait servir de point de départ pour tous les calculs. Le nombre 9 qui exprimait la hauteur de ce tube, et le carré de 9, 81, qui en exprimait le volume, étaient donc les nombres qui se trouvaient à la base de toute proportion.

Les mathématiciens de l’époque des Han s’élevaient à une généralisation plus haute encore et faisaient dépendre toutes les mesures elles-mêmes de l’évolution universelle des cinq éléments. La terre est l’élément primordial ; elle est vaincue par le bois, vaincu à son tour


XXXV-1. Ts’ien Han chou, chap. XXI, Lu li-tche, 1ère partie, p. 11 v°.