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combattre ; mais ils souhaitaient que le roi Ou entrât promptement (dans le pays). Les soldats de Tcheou tournèrent tous leurs armes en arrière pour combattre[1] et ainsi ils livrèrent passage au roi Ou. Le roi Ou s’élança sur eux ; les soldats de Tcheou furent tous mis en déroute et firent défection à Tcheou. [Tcheou s’enfuit et s’en revint dans (sa ville) ; il monta sur la Terrasse du Cerf[2] ; il se couvrit et se para de ses perles et de ses jades, puis il se brûla dans le feu et mourut. Le roi Ou saisit le grand étendard blanc afin de donner un signal aux seigneurs ; les seigneurs vinrent tous se prosterner devant le roi Ou et celui-ci alors les salua.] Les seigneurs suivirent tous le roi Ou et ils arrivèrent dans le royaume de Chang. [Le peuple tout entier du royaume de Chang les attendait hors de la ville ; alors le roi Ou envoya la foule de ses officiers parler au peuple de Chang en ces termes :

« Le Ciel suprême a fait descendre la prospérité.

Les gens de Chang se prosternèrent par deux fois et touchèrent du front la terre. Le roi Ou répondit à son tour par une prosternation[3].

Puis il pénétra dans le lieu où Tcheou était mort. Le roi Ou tira en personne de l’arc sur lui (le cadavre de Tcheou) ; il lança trois flèches ; ensuite il descendit de

  1. Dans ce passage et dans ce qui suit, nous avons sans doute des fragments du chapitre Ou tch’eng du Chou king. Quoique le texte du Chou king traditionnel soit fort différent, il présente cependant quelques phrases analogues ; ici en particulier il donne une leçon plus claire que celle de Sema Ts’ien : les premiers rangs retournèrent leurs armes et attaquèrent ceux qui étaient derrière eux.
  2. Cf. p. 200, n. 2.
  3. Se-ma Tcheng s’étonne fort de cette phrase : il est indigne du roi Ou, dit-il, de se prosterner devant le peuple ; en outre, pourquoi se prosternerait-il devant le peuple, alors qu’il s’est borné à saluer les seigneurs ?