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Les soldats des seigneurs qui s’étaient réunis comptaient quatre mille chars de guerre ; [ils se rangèrent en bataille dans la campagne de Mou[1].] L’empereur Tcheou, ayant appris la venue du roi Ou, envoya de son côté sept cent mille soldats pour les opposer au roi Ou. [ Le roi Ou ordonna au grand précepteur[2] de prendre avec lui cent guerriers pour provoquer les troupes[3] ; avec ses grands bataillons[4], il se précipita sur les soldats de l’empereur Tcheou ;] quoique les soldats de Tcheou fussent en grand nombre, aucun d’eux n’avait le désir de

  1. Cette phrase et celles qui, dans ce qui suit, sont mises entre crochets, se retrouvent, avec quelques variantes, dans le livre intitulé Tcheou chou. Ce livre est mentionné dans le I wen tche du Ts’ien Han chou et il est probable qu’il existait avant Se-ma Ts’ien ; les parties qui nous en ont été conservées sont réimprimées dans le Han Wei ts’ong chou. C’est par erreur qu’on appelle quelquefois ce livre Ki tchong Tcheou chou, car il ne se trouve point au nombre des ouvrages qui furent retrouvés dans une tombe princière à Ki, en l’an 281 de notre ère.
  2. Le grand précepteur ou che chang fou n’est autre que Lu Chang (cf. note 152). Sur le rôle de Lu Chang à la bataille de Mou, cf. l’ode ta ming du Che king, trad. Legge, p. 436 ; [trad. Couvreur].
  3. C’était une coutume dans l’antiquité d’envoyer un certain nombre de braves provoquer l’ennemi pour engager la bataille. Le Tso tchoan raconte une anecdote curieuse qui montre bien comment se pratiquait cet usage (12e année du duc Siuen, trad. Legge, 1e col., § 2 ; [trad. Couvreur]).
  4. On appelait [], dit Siu Koang, une unité militaire qui se composait de 350 chars de guerre, de 26,250 fantassins et de 3,000 guerriers vaillants comme des tigres. — Cette explication semble s’inspirer du passage où Mencius (VII, b, 4 ; trad. Legge, p. 356 ; [trad. Couvreur]) dit que lorsque le roi Ou triompha des Yn, il avait avec lui 300 chars de guerre et 3,000 guerriers vaillants comme des tigres. — Mais ce témoignage de Mencius ne s’accorde pas avec celui de Se-ma Ts’ien, d’après qui le roi Ou avait 4,000 chars de guerre ; c’est pourquoi j’ai mis le terme « grand bataillon » au pluriel.