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souverain de la dynastie Yn, Tcheou[1], ne prête plus d’attention qu’aux paroles de sa femme. Il a lui-même rejeté les sacrifices disposés [2] en l’honneur de ses ancêtres et ne répond pas[3] (aux bienfaits de ces derniers) ; dans sa stupidité, il a repoussé les princes de sa famille ; il a négligé ses oncles et ses frères[4] et ne les a pas nommés à des fonctions. Ceux-là seulement qui viennent des quatre bouts (du monde) chargés de crimes et fugitifs[5], ce sont ceux-là qu’il honore, ce sont ceux-là qu’il élève, ce sont ceux-là en qui il se confie, ce sont ceux-là qu’il emploie ; de la sorte, ils exercent leurs cruautés sur les cent familles ; ainsi, ils se conduisent en ennemis et en traîtres[6] dans le royaume de Chang. Maintenant moi, Fa, je ne fais qu’exécuter avec respect le châtiment céleste. Pour ce qui est de l’affaire d’aujourd’hui, ne faites que six pas ou sept pas (à la fois), puis arrêtez-vous pour reprendre vos rangs. Hommes braves, faites tous vos efforts ! Ne dépassez pas quatre coups, cinq coups, six

  1. Kiang Cheng (H. T. K. K., ch. CCCXCIV, p. 14 v°) remarque ici que dans toute la grande harangue du pseudo-K’ong Ngan-kouo, le nom de Tcheou est remplacé par celui de Cheou ; mais cette modification n’a aucune raison d’être.
  2. [] est ici l’équivalent de [] disposer, et non la désignation d’un sacrifice d’une espèce particulière, comme le dit Tcheng Hiuen.
  3. Je suis ici le sens fort bien indiqué par M. Legge, Chinese Classics, t. III, p. 303.
  4. Cf. note 174.
  5. Dans le chapitre Ou tcheng du Chou king, Tcheou est appelé le chef de tous les fugitifs de l’empire et cette phrase est citée dans le Tso tchoan, 7e année du duc Tchao, trad. Legge, p. 616.
  6. Sur le sens de l’expression [], cf. note 01.314.