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sa femme[1] ; il s’est séparé lui-même du Ciel ; il a ruiné et corrompu les trois principes[2]. Il s’est aliéné ses oncles et ses frères[3]. Il a interrompu et rejeté la musique de ses ancêtres pour la remplacer par des chants de débauche ; il a changé et altéré les sons justes pour plaire à sa femme. C’est pourquoi maintenant moi, Fa, je me borne à exécuter avec respect le châtiment céleste. Faites tous vos efforts, ô hommes vaillants ! C’est une tentative qu’on ne peut répéter ni deux, ni trois fois[4].
La deuxième lune[5], [au jour kia tse, à l’aube, le roi Ou arriva le matin dans la plaine de Mou[6] qui était dans le voisinage de Chang[7] ; alors il fit une harangue. Le roi
- ↑ La trop fameuse Ta-ki (cf. note 03.201).
- ↑ Les trois principes sont le ciel, la terre et l’homme. Voyez la même expression dans la harangue à Kan, note 02.313.
- ↑ Mot à mot : les pères du roi et les frères cadets nés de la même mère. Cette expression désigne d’une manière générale les parents consanguins et utérins de Tcheou.
- ↑ D’après Tcheng K’ang-tch’eng, la revue des troupes au gué de Mong avait été une première tentative ; celle que le roi Ou allait faire était donc la seconde ; si elle échouait, une troisième attaque serait impossible. Le sens de la phrase serait donc : c’est une entreprise qu’on ne peut tenter deux fois, — et le roi, se reprenant, ajoute : ou plutôt trois fois, si l’on considère que c’est déjà le second essai que nous faisons.
- ↑ D’après Siu Koang, le second mois dont il est ici question est le mois marqué du signe tch’eou ; c’est le douzième mois dans la supputation qui a cours aujourd’hui. Dans le calendrier des Tcheou, c’était le deuxième mois ; dans le calendrier des Yn, c’était le premier.
- ↑ La campagne de Mou s’étendait au sud de la sous-préfecture de K’i, préfecture de Wei-hoei, province de Ho-nan. — Sur la bataille décisive qui se livra en ce lieu, voyez aussi les stances 7 et 8 de la fameuse ode ta ming du Che king, trad. Legge, p. 436 ; [trad. Couvreur]
- ↑ Chang est la capitale de la dynastie de ce nom ; elle se trouvait à peu de distance de la sous-préfecture de K’i (cf. la note précédente ; sous les Han, ce fut la sous-préfecture de Tchao-ko. La plaine de Mou était à 70 li au sud de la capitale ; à parler exactement, elle n’était donc pas dans la banlieue de la ville, puisque cette banlieue n’avait que 50 li ; je ne crois pas cependant qu’il faille pour cela altérer le sens de la phrase, comme le fait Tcheng K’ang- tch’eng qui dit : Sur le point d’aller livrer bataille dans la banlieue de Chang, il s’arrête dans la campagne de Mou (en dehors de la banlieue) et fait une harangue.