Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/489

Cette page n’a pas encore été corrigée

haut à Pi[1].

Il passa, dans l’est, une revue de ses soldats et arriva au gué de Mong[2]. Il avait fait en bois une tablette du roi Wen et la transportait dans un char au milieu de l’armée[3] ; le roi Ou s’appelait lui-même « l’héritier présomptif, Fa[4] » ; il disait qu’il obéissait au roi Wen en dirigeant les hostilités et qu’il n’osait pas agir de sa propre autorité. Il parla en ces termes au Se-ma, au Se-t’ou, au Se-k’ong[5]

  1. D’après P’ei Yn, Pi serait le nom du lieu où fut enterré le roi Wen (cf. Mencius, IV, b,1 ; trad. Legge ; [trad. Couvreur]). — Mais Se-ma Tcheng appelle l’attention sur le mot [] = en haut, qui se trouve dans la phrase et en conclut que Pi est ici le nom d’une constellation. C’est à la constellation Pi et non à la tombe de son père que le roi Ou offre un sacrifice.
  2. Cf. note 02.233.
  3. Cf. note 02.315.
  4. Fa était son nom personnel. En se désignant ainsi, le roi donnait à entendre qu’il considérait son père comme encore vivant.
  5. Le se ma ou généralissime, le se t’ou ou ministre de l’Instruction et de l’Intérieur et le se k’ong ou ministre des Travaux publics, étaient, si l’on s’en rapporte au Ta tchoan de Fou Cheng, les trois grands officiers appelés san hong. Wang Koang-lou rejette cependant cette explication et dit que ces trois fonctionnaires étaient les seuls des six hauts dignitaires qui eussent des devoirs à remplir en temps de guerre ; c’est pourquoi ils sont spécifiés à l’exclusion des trois autres. Cette opinion est plus conforme à ce que nous savons de l’organisation administrative des Tcheou : au temps des Tcheou, les san kong étaient le t’ai che, ou grand précepteur, le t’ai fou ou grand maître et le t’ai pao ou grand gouverneur. C’est à la fin de la dynastie des premiers Han que le se ma, le se t’ou et le se k’ong furent considérés comme les san kong ; sous les Tcheou, ils étaient au nombre des six hauts dignitaires (leou k’ing) qui comprenaient en outre le tchong tsai, le tsong po et le se k’eou (cf. Couvreur, Dict. chinois-fiançais, p. 382 et 450).