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nommé précepteur et le duc de Tcheou, Tan[1], fut nommé assistant ; leurs collègues, les ducs de Chaoi[2] et de Pi[3], furent les précepteurs royaux de gauche et de droite du roi. (Le roi Ou) mit en honneur les principes de conduite que lui avait laissés le roi Wen. La neuvième année[4], le roi Ou offrit un sacrifice en

  1. Tan, duc de Tcheou, était le frère cadet du roi Ou. Cf. Mém. hist., chap. XXXIII.
  2. Sur Che, duc de Chao, cf. Mém. hist., chap. XXXIV.
  3. Kao, duc de Pi, passe pour l’ancêtre des princes de Wei. Cf. Mém. hist., chap. XLIV. Pi est aujourd’hui la sous-préfecture de Hien-yang, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si.
  4. C’est à partir des mots « La neuvième année... » que commence la grande harangue aux yeux des critiques qui estiment que le texte authentique de ce chapitre du Chou king se trouve en partie dans les lignes qui vont suivre et non dans le Chou king traditionnel (cf. notre Introduction, chap. III, partie 1 ; — voyez aussi le fragment de la grande harangue cité par Se-ma Ts’ien au chap. XXXII des Mém. hist., — et les essais de reconstitution de la grande harangue par Kiang Cheng, H. T. K. K., ch. CCCXCIV, p 1 et suiv., et Wang Koang lou, H. T. K. K., ch. CCCCXIV, p. 1 et suiv.). — Qu’est-ce que la neuvième année dont il est ici question ? Si l’on fait abstraction de tous les autres textes, il faut évidemment entendre que c’est la neuvième année du règne du roi Ou ; c’est bien là le sens que Se-ma Ts’ien devait avoir en vue. Cependant la question a été fort compliquée par les commentateurs qui ont rapproché du texte de Se-ma Ts’ien celui de la préface du Chou king (d’après lequel la grande harangue aurait été prononcée la onzième année) et celui de la grande harangue elle-même dans le Chou king traditionnel (texte d’après lequel il faudrait rapporter ces événements à la treizième année). La onzième et la treizième année sont comptées par les commentateurs à partir du moment où le roi Wen reçut le mandat céleste, c’est à-dire neuf ans avant la mort de ce souverain. Cette question est une des plus difficiles de la chronologie chinoise et je ne crois pas qu’on ait les moyens de la résoudre d’une manière satisfaisante.