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Puis le Chef de l’ouest offrit à Tcheou le pays situé à l’ouest de la rivière Lo[1], en le priant de renoncer au supplice de la poutre de métal placée sur le feu. Tcheou y consentit.

Le Chef de l’ouest fit le bien en secret. Les seigneurs venaient tous à lui pour qu’il tranchât leurs querelles et leur donnât la paix.

En ce temps les habitants de Yu et ceux de Joei[2] avaient un différend qu’ils ne pouvaient vider. Ils se rendirent donc auprès (du prince) de Tcheou ; quand ils entrèrent sur son territoire, (ils virent que) les laboureurs ne se contestaient jamais les limites de leurs champs, que le peuple tout entier était habitué à témoigner de la déférence aux vieillards. Les habitants de Yu et ceux de Joei n’avaient pas encore vu le Chef de l’ouest qu’ils étaient déjà tout confus et se disaient les uns aux autres :

— Ce qui fait l’objet de notre dispute serait tenu pour chose déshonorante par les hommes du pays de Tcheou ; pourquoi aller plus avant ? nous ne recueillerions que de la honte.

Ils s’en retournèrent aussitôt et se séparèrent pleins de condescendance les uns pour les autres. Les seigneurs, en apprenant ce fait, dirent :

  1. Cf. note 03.214.
  2. Yu est identifié avec la ville de ce nom dans la sous-préfecture de P’ing-lou, préfecture secondaire de Kié, pro vince de Chàn-si. — Joei correspond à la sous-préfecture de Joei-tch’eng, préfecture secondaire de Kié, province de Chān-si. — D’après le T’ong kien tsi lan, le terrain en contestation devint une zone neutre ; ce terrain est celui de la ville de Kien-yuen qu’on appelle vulgairement la ville de la limite concédée, et qui se trouve dans la sous-préfecture de P’ing-lou.