Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/481

Cette page n’a pas encore été corrigée

un saint miracle[1]. L’Ancien duc dit :

— Ce qui, chez mes descendants, doit être glorieux, c’est chez Tch’ang que cela se trouve ! Les fils aînés, T’ai po et Yu-tchong, sachant que l’Ancien duc désirait donner le pouvoir à Ki-li, afin qu’il fût transmis à Tch’ang, se retirèrent tous deux chez les Man (du pays) de King[2]. Ils se tatouèrent et coupèrent leurs cheveux[3] et cédèrent ainsi la place à Ki-li.

A la mort de l’Ancien duc, Ki-li prit le pouvoir ; ce fut le duc Ki. Le duc Ki continua à observer les maximes de conduite que lui avait laissées l’Ancien duc ; il s’appliqua avec fermeté à pratiquer la justice. Les seigneurs lui furent soumis. Le duc Ki mourut.

  1. D’après le Chang chou ti ming yen (qui est sans doute un wei du Chou king, cf. note 00.165), le miracle fut le suivant : un moineau rouge qui tenait dans son bec un écrit vermillon s’arrêta dans la maison de Tch’ang ; sur ce livre on lisait quelques préceptes de morale.
  2. D’après Tchang Cheou-kié, T’ai po se retira dans le lieu où s’éleva plus tard la capitale du royaume de Ou ; c’est le village de Mei-li, à 50 li au nord-ouest de Sou-tcheou, à la limite du territoire de la sous-préfecture de Ou-si, préfecture de Tch’ang-tcheou, province de Kiang-sou. — Cependant cette localité ne se trouve pas dans la province de King, mais dans celle de Yang, si l’on se reporte à la division de l’empire qui existait au temps de Yu ; Tchang Cheou-kié lève cette difficulté en disant que les royaumes de Ou et de Yue furent détruits par celui de Tch’ou ; or le caractère tch’ou était interdit au temps des Ts’in et on le remplaçait par le caractère king ; comme le Kiang-sou avait fini par tomber sous la dépendance du pays de Tch’ou, on pouvait donc dire qu’il était dans le pays de King = Tch’ou.
  3. Les auteurs chinois répètent à satiété que les barbares qui vivent au bord de l’eau se tatouent le corps et se coupent les cheveux afin de ressembler à des enfants de dragons et d’éviter ainsi tout mal quand ils sont dans l’eau.