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Kiang-yuen sortit dans la campagne ; elle vit les empreintes des pas d’un géant ; son cœur s’en réjouit et elle y prit plaisir ; elle voulut marcher sur ces traces ; quand elle marcha sur ces traces, son corps eut un frémissement comme celui d’une femme qui conçoit. Elle resta chez elle pendant toute la durée de la gestation, puis elle enfanta un fils. Estimant que c’était un malheur, elle exposa l’enfant dans une ruelle étroite ; mais les chevaux et les bœufs qui passaient l’évitaient tous et ne le foulaient pas aux pieds. Elle l’emporta et le mit au milieu de la forêt, mais justement plusieurs hommes se trouvaient dans la forêt de la montagne. Elle transporta son enfant ailleurs et l’exposa sur la glace au milieu d’un canal ; mais des oiseaux vinrent en volant pour le protéger et le soutenir avec leurs ailes. Kiang-yuen vit là un prodige ; elle recueillit donc son enfant, le nourrit et l’éleva. Comme elle avait voulu d’abord l’abandonner, il reçut le nom de K’i[1]

Quand K’i était encore enfant, il avait une fermeté de caractère comparable à celle d’un géant. Quand il allait çà et là pour jouer, il aimait à semer et planter du chanvre et des haricots ; le chanvre et les haricots prospéraient. Devenu homme fait, il se plut encore au labourage ; il connaissait ce qui convient à la terre ; les céréales qui convenaient étaient semées et donnaient des récoltes. Tout le peuple le prenait pour modèle.

L’empereur Yao apprit cela et éleva K’i à la dignité d’intendant de l’agriculture. L’empire y trouva son avantage et (K’i) fut couvert de gloire.

[L’empereur Choen dit :

— O K’i, le peuple aux cheveux noirs était auparavant affamé. Vous, Prince Millet

  1. Le caractère K’i signifie « abandonner ».