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l’apprit et augura mal (du Chef de l’ouest, prince)[1] de Tcheou : saisi de crainte, [il se hâta d’en informer Tcheou, disant :

— Le Ciel met donc fin au mandat de nos souverains, les Yn. Si nous nous en rapportons aux hommes et à la grande tortue[2], nous n’osons rien prévoir d’heureux.

  1. Notre système de transcription ne pouvant faire aucune distinction entre Tcheou, nom de la dynastie qui supplanta les Yn, et Tcheou dernier souverain des Yn, nous ajoutons quelques mots entre parenthèses pour préciser de quel Tcheou il s’agit.
  2. Le texte des Mémoires historiques est ainsi conçu [….]. Dans le Chou king, le premier de ces quatre mots est écrit [] et il faut alors traduire, comme le fait M. Legge : les plus sages des hommes et la grande tortue n’osent rien prévoir d’heureux. Kiang-Cheng (H. T. K. K., ch. CCCXCIII, p. 43 r°) propose d’écrire [] par analogie avec un passage du chap. K’iu li du Li ki (trad. Legge, p. 94) ; mais on ne voit plus le sens que pourrait avoir cette phrase ; dans le Li ki, en effet, c’est une formule d’invocation : je m’en rapporte à toi, grande tortue... ; ici au contraire Tsou-i s’adresse au roi. Si nous nous en tenons au texte de Se-ma Ts’ien, il faut traduire comme nous l’avons fait. — La tortue dont la carapace servait au Fils du ciel était longue de 1 pied 2 pouces : c’était la plus grande de toutes. — D’après le Loen heng de Wang Tch’ong, au moment où parlait Tsou-i, on avait consulté soixante-dix fois les sorts sans obtenir une seule réponse favorable ; c’est ce qui explique la phrase : nous n’osons rien prévoir d’heureux.