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réduire et de combattre (les rebelles) en lui conférant le titre de Chef de l’ouest[1].

Puis (Tcheou) se servit de Fei Tchong pour gouverner. Fei Tchong était un flatteur habile et était intéressé ; le peuple des Yn ne lui était pas attaché. Tcheou se servit en outre de Ngo-lai[2]. Ngo-lai s’entendait fort bien à perdre les gens et à les calomnier ; c’est pourquoi les seigneurs s’éloignèrent de plus en plus.

Le Chef de l’ouest revint chez lui ; il pratiqua alors secrètement la vertu et fit le bien ; les seigneurs se détachèrent en grand nombre de Tcheou et firent retour au Chef de l’ouest. Le Chef de l’ouest grandit et par suite Tcheou perdit graduellement son autorité et son importance. Le fils du roi[3], Pi-kan, lui fit des remontrances ; il ne les écouta pas. Chang Yong était un sage que les cent familles aimaient ; Tcheou le dégrada.

Il arriva que le Chef de l’ouest combattit le royaume de Ki[4] et le détruisit. Un ministre de Tcheou, Tsou I,

  1. Cette phrase et la glose qu’en donne le T’ong kien hang mou (il fut le chef des seigneurs des régions occidentales) prouvent que le mot [] n’a pas le sens de « comte » (cf. note 209).
  2. Ngo-lai passe pour un des ancêtres des princes de Ts’in cf. Mém. hist., chap. V, au commencement) ; son frère, Ki-cheng, fut l’ancêtre des princes de Tchao (Mém. hist., chap. XLIII, p. 1).
  3. On a vu plus haut que, d’après Mencius, Pi-kan était le fils de l’empereur T’ai-ting et c’est pourquoi il est appelé ici le fils du roi (cf. note 200).
  4. Ce pays de Ki est appelé K’i dans le Tchou chou ki nien et dans Fou Cheng, et Li dans le Chou king (chap. Si po k’an Li). C’est aujourd’hui la sous-préfecture de Li-tch’eng, préfecture de Lou-ngan, province de Chān-si. — Se-ma Ts’ien attribue l’expédition contre le pays de Li à Wen-wang ; il en est de même du Tchou chou ki nien. Au contraire, la chronologie adoptée par le T’ong kien hang mou et le T’ong hien tsi lan, place cette campagne onze ans après la mort de Wen-wang et l’attribue par conséquent à son fils Ou-wang. Comme la plupart des problèmes qui résultent des divergences entre les deux grands systèmes chronologiques du Tchou chou ki nien d’une part et du T’ong hien hang mou d’autre part, la question est insoluble ; mais il est intéressant de remarquer une fois de plus l’accord de Se-ma Ts’ien avec le Tchou chou ki nien (cf. notre Introduction, chap. IV, seconde partie).