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ne put succéder à son père. Le plus jeune fils était Sin ; la mère de Sin était l’impératrice en titre ; c’est pourquoi il fut l’héritier[1].

L’empereur I mourut ; son fils, Sin, prit le pouvoir ; ce fut l’empereur Sin ; l’empire lui donna le surnom de Tcheou. L’empereur Tcheou se distinguait par des qualités supérieures pour le mal ; il entendait et voyait avec beaucoup d’acuité ; sa force était surhumaine ; avec la main il terrassait des animaux furieux. Son savoir lui permettait de contredire les remontrances ; son habileté à parler lui permettait de colorer ses mauvaises actions. Il intimidait ses officiers par ses capacités ; il s’éleva haut dans l’empire par sa renommée ; de la sorte il fit que tous étaient sous sa dépendance. Il aimait le vin, la débauche et les réjouissances ; il s’adonnait aux femmes ; sa favorite était Ta-ki[2] ; les paroles de Ta-ki étaient des ordres obéis. Alors il ordonna à maître Kiuen[3] de

  1. Tcheng Hiuen, se fondant sur un passage de Tch’oen ts-ieou de Lu Pou-wei, dit que K’i et Sin avaient la même mère, mais que cette femme ne fut promue au rang d’impératrice qu’après la naissance de K’i ; c’est donc le fils qu’elle eut après son élévation, c’est-à-dire Sin, qui fut considéré comme l’héritier, quoiqu’il fût le cadet. — D’après Mencius, K’i et un autre personnage nommé Pi-kan, dont il sera question plus loin, étaient les oncles de Sin et par conséquent les fils de l’empereur T’ai-ting (Mencius, VI, a. 6 ; trad. Legge, p. 277 ; [trad. Couvreur]).
  2. Ta-ki était une prisonnière que Tcheou avait emmenée après avoir défait le prince de Sou, dont les États étaient dans la sous-préfecture de Tsi yuen, préfecture de Hoai-k’ing, province de Ho-nan. Le nom de famille des princes de ce royaume était Ki c’est pourquoi il est dit dans le Kouo yu que, dans le nom de Ta-ki, Ta est le surnom et Ki le nom de famille.,
  3. Si on s’en rapporte à un passage du traité de la Musique (Mémoires historiques, ch. XXIV, vers la fin), il faudrait lire : maître Yen, au lieu de : maître Kiuen. L’anecdote racontée dans ce texte du traité de la Musique est fort curieuse.