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L’empereur Ou-ting fit le sacrifice à T’ang le victorieux. Le lendemain,un faisan vint en volant se poser sur l’anse du trépied et cria.] Ou-ting fut effrayé. Tsou-ki[1] lui dit :

— Que le roi ne s’inquiète pas ; commencez par réformer votre gouvernement.

Tsou-ki [donna donc ses instructions au roi, disant :

— Quand le Ciel considère ceux qui vivent en bas, il se règle sur leur justice et leur envoie des années qui sont ou longues ou courtes ; ce n’est pas le Ciel qui donne une mort prématurée aux hommes et qui interrompt leur destinée en son milieu, mais, parmi les hommes il en est qui ne se conforment pas à la vertu et qui ne reconnaissent pas leurs fautes ; le Ciel leur donne donc une destinée par laquelle il corrige leur conduite et ils disent alors : « Comment ferons-nous[2] ? » Ah ! les rois ont pour charge héréditaire d’être attentifs pour le peuple et il n’est aucun d’eux qui ne soit le continuateur du Ciel[3] ; les sacrifices étant réguliers ne doivent pas être exagérés] jusqu’à faire abandonner la droite voie[4].

Ou-ting

  1. On ne connaît ce personnage que par ce texte.
  2. C’est-à-dire que, avertis par le Ciel, les hommes cherchent alors à se corriger.
  3. Le roi est le représentant du Ciel sur la terre, car c’est le Ciel qui est le.principe de tout ordre.
  4. Dans ce discours, Tsou-ki interprète l’apparition du faisan comme un avertissement donné au roi qui commettait la faute de trop multiplier certains sacrifices au détriment de certains autres. Le texte du Chou king est ici plus clair que celui de Se-ma Ts’ien, car il spécifie de quelle exagération il s’agit ; Ou-ting se montrait trop zélé pour les sacrifices à son père défunt, au détriment de ses autres ancêtres qui avaient cependant droit aux mêmes honneurs, puisque tous étaient également les continuateurs du Ciel.