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(texte c) et vit la tombe de Hiu-yeou, ce sage des temps légendaires qui refusa d’accepter la dignité souveraine que voulait lui céder l’empereur Yao. Pendant qu’il habitait le Chan-tong, Se-ma Ts’ien se trouva dans des circonstances difficiles à P’i, Sié et P’ong-tch’eng (texte a), trois places qui sont comprises entre l’actuel T’eng-hien dans le Chan-tong et Siu-tcheou dans le Kiang-sou ; nous n’avons aucun renseignement sur la nature des difficultés avec lesquelles il fut aux prises ; il rappelle seulement en un autre passage (texte i) qu’à Sié on rencontre de nombreuses bandes de garnements hardis et effrontés. Peut-être Se-ma Ts’ien a-t-il exagéré à dessein un incident sans importance afin de donner à sa vie une ressemblance plus grande avec celle de Kong-tse qui fut, nous disent ses biographes, en danger de mort dans les pays de Tch’en et de Ts’ai ; ce parallélisme entre sa destinée et celle du grand sage devait être très flatteur pour lui. Il revint en passant par les pays de Tch’ou et de Leang, c’est-à-dire sans doute en traversant la partie sud de la province de Ho-nan et en arrivant par le fleuve Jaune jusqu’à Han-tch’eng, son lieu d’origine.

A son retour, Se-ma Ts’ien fut nommé secrétaire (lang tchong) dans une des administrations de la capitale. C’est en cette qualité qu’il fut chargé d’une mission qui devait lui faire entreprendre une nouvelle et plus lointaine tournée. En l’an 111 avant J.-C, l’empereur Ou venait de terminer victorieusement une expédition contre les peuplades jusqu’alors indépendantes du Se-tch’oan et du Yun-nan. L’origine de cette campagne avait été la conduite insolente du roi de Tien, dont la capitale était l’actuel Yun-nan-fou ; tous les chefs voisins avaient fait cause commune avec lui et ce ne fut pas seulement le roi de Tien, mais aussi une multitude de petits princes barbares que les troupes chinoises eurent à combattre et que d’ailleurs elles réduisirent à l’impuissance, tuant les uns et faisant reconnaître aux autres la suzeraineté impériale. A la conquête succéda la période de réorganisation ; on installa dans ces régions barbares des fonctionnaires chinois ; on y établit un