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pouvoir. L’empereur Siao-kia mourut ; son frère cadet, Yong-ki, prit le pouvoir ; ce fut l’empereur Yong-ki. La conduite des Yn se pervertit ; parmi les seigneurs, il y en eut qui ne vinrent pas.

L’empereur Yong-ki mourut. Son frère cadet, T’ai-meou, prit le pouvoir. Ce fut l’empereur T’ai-meou[1].

Quand l’empereur T’ai-meou eut pris le pouvoir, I Tche[2] fut son conseiller. A Po, deux mûriers surnaturels[3] poussèrent ensemble dans le palais et, en une soirée, devinrent si gros qu’on les embrassait à peine à deux mains. L’empereur T’ai-meou eut peur ; il interrogea I Tche. I Tche lui dit :

— Votre sujet a entendu dire : Un prodige n’est pas plus fort que la vertu. Le gouvernement de Votre Majesté a sans doute quelque défaut ; que Votre Majesté corrige sa conduite.

T’ai-meou'’ suivit

  1. Le caractère [a], qui se prononce aujourd’hui ou, se lisait autrefois meou. En 907 après J.-C., on interdit l’usage de ce caractère qui faisait partie du nom d’un souverain et on le remplaça provisoirement par le caractère [b] ou. C’est cette dernière prononciation qui subsista, même après qu’on eût recommencé à employer le caractère [a].
  2. K’ong Ngan-kouo dit que I Tche était le fils de ce I Yn dont il a été souvent parlé plus haut.
  3. Le texte de Se-ma Ts’ien et celui de la préface au Chou king donnent les deux mots [a] [b] qui signifieraient : un mûrier et une céréale ; mais cette interprétation n’est pas admissible, car on ne voit pas une céréale devenant si grosse qu’on ne peut l’embrasser avec les deux mains, et, d’autre part, quelques lignes plus bas, Se-ma Ts’ien dit que, lorsque T’ai-meou eut corrigé sa conduite, les mûriers périrent, mais il ne parle plus d’une céréale. L’explication de cette difficulté nous est fournie par le traité sur les Cérémonies fong et chan (chap. XXVIII des Mémoires historiques) où ce passage est aussi cité ; en effet, le mot [b] y est écrit avec un trait de moins, et ce caractère, dit Yen Che-kou, désigne un tch’ou chou, sorte de mûrier.