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le troisième mois ; le roi vint lui-même dans la banlieue orientale ; il s’adressa aux seigneurs et à tous les chefs, disant :

— Gardez-vous de ne pas vous donner de la peine pour le peuple ; appliquez-vous de toutes vos forces à votre tâche ; (autrement), je vous punirais avec sévérité et je vous ferais périr ; ne murmurez pas contre moi.

Il dit :

— Autrefois Yu et Kao-yao peinèrent longtemps loin de chez eux ; ils méritèrent bien du peuple et le peuple alors fut en paix. A l’est, fut le Kiang ; au nord, fut le Tsi ; à l’ouest, fut le Ho ; au sud, fut le Hoai[1] ; ces quatre fleuves ayant leur cours bien réglé, la foule du peuple put s’établir dans ses demeures. Le prince Tsi[2] enseigna l’art de semer, de cultiver et de faire multiplier les cent céréales. Ces trois sages[3] méritèrent bien du peuple et c’est pourquoi leurs

  1. Wang Ming-cheng (loc. cit.) fait observer que, d’après le traité sur les Sacrifices du Livre des Han postérieurs, les quatre cours d’eau sont. comme ici, le Kiang, le Tsi, le Ho et le Hoai ; mais le Kiang est appelé le fleuve du Sud et le Hoai est appelé le fleuve de l’Est, ce qui est en effet plus rationnel. D’après Wang Ming-cheng, cette différence aurait peu d’importance, car les anciens confondaient souvent le nord avec l’ouest et le sud avec l’est.
  2. Le prince Tsi est celui qui fut adoré comme le dieu des moissons sous la dynastie Yn (cf. notes 144 et 01.296).
  3. Les trois sages dont il est question sont Yu, Kao-yao et le prince Tsi.