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La conduite de Hia étant telle, je me suis résolu à marcher contre lui.

« J’espère que vous vous unirez à moi, l’homme unique[1], pour accomplir le châtiment céleste ;

« Alors je vous récompenserai[2] grandement ; gardez-vous de ne pas me croire ; je ne suis pas un mangeur de paroles[3]. Si vous n’obéissez pas à ce que je dis dans cette harangue,

« Je vous ferai périr avec vos enfants,

« Il n’y aura aucun pardon[4]. ]

  1. Au début de son discours, Tang a dit en parlant de lui-même : Moi, petit enfant ; ici, il dit : Moi, l’homme unique. Le commentateur Ts’ai Pien explique cette différence par la raison que, dans le premier cas, T’ang se compare au Ciel dont il reçoit les ordres, tandis que, dans le second cas, il parle à son peuple dont il se distingue par la situation de chef unique.
  2. Le mot [] est ici l’équivalent du mot lái qui se trouve dans le texte du Chou king. — Cette phrase et les deux autres qu’on lit trois lignes plus bas forment trois vers dont les rimes sont […], au chang cheng de la 5e catégorie (H. T. K. K., ch. DCLX, p. 6 r°). On a vu plus haut, dans la harangue à Kan, que l’annonce des récompenses et des punitions était aussi mise sous une forme rimée (cf. note 02.316).
  3. Cette expression signifie : je ne dis pas des paroles inconsidérées et vides de sens.
  4. La harangue se termine ici au même point que dans le Chou king. Mais Kiang Cheng (H. T. K. K., ch. CCCXCIII, p. 4 v° et 5) ajoute à ce discours un fragment qui se trouve dans le Loen yu (trad. Legge, Chinese Classics, t. I, p. 214) et dans Me-tse (chap. 3e partie, p. 12 r°)-