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T’ang dit : [[1]

— Approchez, vous, multitude du peuple. Venez. Écoutez tous mes paroles. Ce n’est pas moi, petit enfant, qui ose entreprendre de susciter une rebellion. Le souverain Hia est fort coupable. J’ai entendu en effet votre multitude dire : « Hia est coupable. » Or, je crains l’Empereur d’en haut et je n’ose pas ne pas corriger (Hia). Maintenant Hia est fort coupable et le ciel ordonne de le mettre à mort. Maintenant parmi vous, la multitude, il en est qui disent : « Notre prince[2] n’a pas pitié de nous, la multitude ; il interrompt nos travaux de la moisson et son gouvernement est nuisible[3]. » Il en est aussi qui disent : « Quels ne sont pas

  1. La traduction qu’on va lire de la harangue de T’ang est notablement différente de celle qu’a donnée M. Legge (Chinese Classics, t. III, p. 173 et suiv.) ; d’après M. Legge, T’ang aurait eu pour but, en prononçant ce discours, de couper court aux murmures de son peuple qui blâmait son expédition contre Kié. Je crois au contraire que T’ang ne fait que rappeler les griefs du peuple contre Kié, afin de montrer que le Ciel l’a chargé de punir le souverain pervers.
  2. Le prince dont il est question est Kié.
  3. Le texte du Che ki transpose ici l’ordre des phrases tel qu’il se trouve dans le Chou king. Dans le Chou king nous lisons : « Le souverain Hia est fort coupable et le Ciel ordonne de le mettre à mort. Maintenant, parmi vous, la multitude ; il en est qui disent : « Notre prince n’a pas pitié de nous, la multitude ; il interrompt nos travaux de la moisson et c’est avec cruauté qu’il gouverne Hia. » J’ai entendu en effet votre multitude dire : « Hia est coupable ». Or je crains l’Empereur d’en haut... »