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prosterna la face contre terre, puis éleva la voix, disant :

— Songez-y ! La direction que vous donnez est ce qui fait fleurir toutes choses ; prenez garde à vos lois ; soyez vigilant.

Alors à son tour il fit un chant et dit :

— Lorsque la tête en haut est intelligente,
Les jambes et les bras sont excellents,
Toutes choses sont prospères.

Il chanta encore ceci :

— Quand la tête en haut n’a pas de vastes pensées,
Les jambes et les bras sont paresseux ;
Toutes choses vont à leur ruine.

L’empereur salua et dit :

— Oui. Allez et soyez vigilants.]

Alors l’empire prit pour règle les mesures et les nombres, les notes et la musique tels que Yu les avait clairement déterminés. (Yu) présida aux dieux des montagnes et des cours d’eau[1].

[L’empereur Choen présenta Yu au Ciel] pour qu’il fût

  1. L’expression, chen tchou = proprement : président des dieux, s’explique par le fait qu’on appelait président (tchou ou tchou jen) celui qui présidait aux rites et aux cérémonies religieuses. — Le titre de président des dieux (qui attestait, chez celui qui le possédait, le droit de sacrifier aux dieux de toutes les montagnes et de tous les cours d’eau de l’empire et non pas seulement à telle ou telle divinité déterminée) était l’apanage de l’empereur. Ainsi, dans le chapitre du Chou king intitulé Hien yeou i (trad. Legge, p. 214), pour exprimer l’idée que le Ciel cherche un nouveau souverain, il est dit que le Ciel cherche quelqu’un qui possède la pure vertu pour en faire le président des dieux. Dans le Che king (décade Cheng min, trad. Legge, p. 492) le duc de Chao souhaite au roi Tch’eng d’aller jusqu’au bout de sa destinée en restant président des dieux. Dans le Li ki (chap. Tsi fa, trad. Legge, Sacred Books of the East, t. XXVIII, p. 203),. on lit : « Celui qui exerce l’empire sacrifie aux cent dieux (c’est-à-dire à tous les dieux) ; les seigneurs n’honorent que leurs dieux locaux. — Cf. plus haut, note 01.228.