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La vertu de Choen fut fort éclatante. Alors K’oei fit de la musique ; l’aïeul et le père décédés vinrent[1] ; tous les princes se firent des concessions mutuelles ; les oiseaux voltigèrent et les animaux qui marchent dansèrent ; au son des neuf airs de la musique siao chao[2], le phénix mâle et le phénix femelle vinrent avec grâce, les cent animaux dansèrent à l’envi, les cent fonctionnaires furent fidèles et harmonieux. L’empereur profita de cela pour faire un chant ; il dit :

— Celui qui a été élevé par le mandat du Ciel doit être attentif à toutes les occasions, attentif aux moindres affaires.

Puis il chanta, disant[3] :

— Lorsque les jambes et les bras travaillent avec plaisir,

La tête en haut se dresse ;

Les cent fonctions sont remplies avec éclat.

Kao-yao baissa la tête à hauteur de ses mains et se

  1. La musique dont il est question est celle qui se faisait dans le temple ancestral ; aussi les mânes des ancêtres viennent-ils assister à la cérémonie.
  2. Le mot siao désigne proprement une flûte à plusieurs tuyaux ; mais l’expression siao chao est le nom de la musique de Choen. — Sur les neuf airs, cf. note 01.337.
  3. Dans les trois strophes qui suivent, la tête représente l’empereur, les jambes et les bras sont ses ministres. — Dans la première strophe, les rimes sont, dans le système de Toan Yu-ts’ai, au p’ing cheng de la première catégorie (H. T. K. K., ch. DCLX, p. 1 v°) ; dans la seconde strophe, les rimes sont au p’ing cheng de la dixième catégorie (loc. cit., p. 9 v°) ; dans la troisième strophe, les rimes sont au p’ing cheng, de la dix-septième catégorie (loc. cit., p. 15 r°).