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fils ; c’est de cette manière que je pus accomplir mes grands travaux sur les eaux et sur les terres ; j’aidai à établir les cinq domaines et j’allai jusqu’à cinq mille li[1] ; dans les provinces il y eut douze maîtres[2] ; au dehors, j’allai jusqu’aux quatre mers[3] ; sur tous les hommes j’établis les cinq (classes de) chefs[4]. Chacun de ceux qui se conduisaient bien vit son mérite reconnu ; les Miao ayant été récalcitrants furent donc sans mérite[5]. O empereur, pensez à cela !

L’empereur dit :

— Marcher dans la même voie vertueuse que moi, c’est votre mérite qui le fera avec ordre[6].

Alors Kao-yao fut plein de respect pour la vertu de Yu ; il ordonna aux gens du peuple de prendre tous Yu pour règle ; ceux qui n’obéissaient pas à ses paroles, ils les poursuivit par les châtiments.

  1. Sur les cinq domaines, cf. note 246. On a vu que le domaine le plus lointain devait avoir 5 000 li de côté.
  2. Pour un lecteur non prévenu, il est évident que les douze maîtres sont les douze pasteurs de peuples dont il a été parlé plus haut, note 01.303. Les Chinois épiloguent à l’infini sur ce texte parce qu’ils veulent mettre d’accord le chiffre de douze provinces attribué à l’empire de Choen et le chiffre de neuf provinces dont il est question dans le Tribut de Yu (cf.p. 65, n. 2). Voyez Legge, Chou king, p. 85-86.
  3. L’expression « les quatre mers » désigne ici les barbares des quatre points cardinaux.
  4. L’expression désigne, d’après Ou Tch’eng (commencement du IIe siècle), les cinq degrés de noblesse, kong, heou, po, tse, nan. Pour d’autres explications, voyez Legge.
  5. Par cette phrase, Yu montre qu’il a su distinguer entre les bons et les mauvais, récompenser les uns et punir les autres.
  6. Choen déclare Yu digne de lui succéder. — Le sens que nous donnons à cette phrase n’est point celui que lui attribuent les commentateurs chinois ; mais il nous paraît être imposé par la suite des idées (cf. note 291) ; en outre nous ferons remarquer que nous avons eu à traduire le texte de Se-ma Ts’ien et non celui du Chou king ; nous avons donc cherché à pénétrer, non la signification du Chou king traditionnel, mais celle que Se-ma Ts’ien attribuait à sa citation et qu’il indique par les modifications mêmes qu’il fait subir à l’original.