Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/421

Cette page n’a pas encore été corrigée

et mes yeux ; si je désire secourir mon peuple, c’est à vous de l’aider[1] ; si je désire contempler les images faites par les anciens hommes, à savoir le soleil, la lune et les étoiles dont les couleurs sont représentées par la peinture ou brodées sur les vêtements, c’est à vous de les bien distinguer ; si je désire entendre les six tubes sonores, les cinq notes et les huit instruments de musique et observer les qualités et les défauts du gouvernement en répandant et en recueillant les paroles composées sur les cinq notes, c’est à vous d’écouter[2]. Si je m’écarte

  1. Après que Yu a montré à l’empereur quelle est l’importance de sa charge, l’empereur à son tour rappelle à ses ministres la gravité de leurs fonctions.
  2. Les ministres doivent donner toute leur attention aux manifestations visuelles et auditives de la régularité. Pour la vue, on a imaginé de peindre sur les vêtements de cour divers symboles (douze exacte ment ; les Mémoires historiques ne citent que les premiers, le soleil, la lune et les étoiles, qui étaient réservés aux vêtements impériaux) et l’ordre dans lequel ces symboles doivent apparaître aux audiences de la cour est fort important, car ils sont la marque visible de l’har monie ; les ministres ont donc à veiller à ce que le cérémonial concer nant les objets qu’on voit soit observé avec exactitude. Pour l’ouïe, la musique et les chants sont la pierre de touche du bon ou du mau vais gouvernement ; ils sont la marque auditive de l’harmonie ; les ministres doivent donc écouter avec attention la musique et les chants. — Dans ce passage fort difficile, le texte de Chou king paraît n’avoir pas toujours été bien compris par Se-ma Ts’ien lui-même ; c’est ainsi que les trois caractères par lesquels il remplace la phrase observer les qualités et les défauts du gouvernement) du Chou king, n’ont, de l’aveu de Se-ma Tcheng, absolument aucun sens ; il faut reconnaître d’autre part que la leçon du Chou king à son tour ne se comprend qu’à grand renfort de commentaires ; Kiang Cheng (H. T. K. K., ch. CCCXCI, p. 18 r°) propose d’adopter la leçon qui est indiquée par le chap. Lu li tche du Ts’ien Han chou — les chants des sept principes.