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[L’empereur Choen dit à Yu :

— A votre tour, parlez bien.

Yu salua et dit :

— Hé ! que dirai-je ? Je n’ai pensé qu’à m’appliquer sans cesse chaque jour.

Kao-yao arrêta Yu par cette question :

— Qu’entendez-vous par vous appliquer sans cesse ?

Yu dit :

— Les eaux débordées s’élevaient jusqu’au ciel ; l’immense nappe entourait les montagnes et submergeait les collines ; tout le peuple de la plaine était accablé par les eaux ; pour aller sur la terre ferme, je montai en char ; pour aller sur l’eau, je montai en bateau ; pour aller sur la boue, je montai sur un van ; pour aller sur les montagnes, je montai sur des crampons[1] ; je parcourus les montagnes et fis des entailles aux arbres[2]. Avec I, je donnai à la multitude du riz et de la nourriture fraîche[3]. En ouvrant le cours des neuf fleuves, je les conduisis aux quatre mers ; j’approfondis les canaux d’un pied et les canaux de seize pieds[4] et je les conduisis aux fleuves.
  1. Cf. n. 116. — Dans le texte du Chou king, tout ce développement est remplacé par la phrase : Je me servis des quatre modes de locomotion.
  2. Cf. note 114.
  3. Tous les commentateurs disent que cette nourriture fraîche est de la viande. Le mot paraît en effet avoir à l’origine le sens de viande fraîche ou crue. — Sur I, cf. note 01.299.
  4. Le kiuen était un canal de 1 pied de largeur et de 1 pied de profondeur ; le koei était un canal de 16 pieds de largeur et de 16 pieds de profondeur ; entre ces deux dimensions il y avait le soei de 2 pieds de largeur sur 2 de profondeur, le keou de 4 pieds de largeur sur 4 de profondeur, le siu = de 8 pieds de largeur sur 8 de profondeur. — Notre texte, en citant les canaux de la plus petite et ceux de la plus grande catégorie, donne à entendre qu’il s’agit de tous les canaux.