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strictement et avec ardeur six de ces vertus, celui-là est un serviteur fidèle et sera mis à la tête d’un royaume. Si (le souverain) réunit et recueille de tels hommes pour administrer[1], (ceux qui possèdent) les neuf vertus seront tous à son service ; les hommes qui en valent mille[2] et les hommes qui en valent cent rempliront les fonctions publiques ; les cent officiers seront respectueux et diligents ; ils n’enseigneront point les mauvaises pratiques ni les conseils artificieux ; si ce ne sont pas de tels hommes qui occupent les charges qui leur reviennent, c’est ce qu’on appelle troubler l’ordre céleste[3]. Le Ciel punit le crime : les cinq châtiments ont leurs cinq applications ! Mes paroles peuvent-elles être mises à exécution dans la pratique ?

Yu dit :

— Vos paroles peuvent au plus haut point être mises à exécution avec succès.

Kao-yao dit :

— Pour moi, je n’en sais encore rien ; mais j’aide à marcher dans le droit chemin[4].]
  1. [] est l’équivalent de répandre (sous-entendu = le gouvernement et l’enseignement). C’est l’idée que nous traduisons par le mot « administrer ».
  2. Hoai-nan-tse (chap. T’ai tsou hiun) et le Chouo wen disent tous deux que le mot désigne un homme qui en vaut mille autres ; — d’après Tcheng K’ang-tch’eng, le mot í désigne un homme qui en vaut cent autres.
  3. Cette phrase est substituée par Se-ma Ts’ien à d’assez longs développements du Kao yao mo dans le Chou king.
  4. Kao-yao dit par modestie qu’il ne sait pas si ses conseils sont dignes d’être mis en pratique, et qu’il cherche seulement à aider le souverain à se bien conduire. Tout ce texte est notablement différent de celui du Chou king. — Dans le Chou king traditionnel, le Kao yao mo et le I et Tsi sont deux chapitres distincts ; au contraire, dans Se-ma Ts’ien, le texte du I et Tsi suit celui du Kao yao mo sans aucune solution de continuité ; c’est une confirmation du fait déjà connu que ces deux chapitres n’en formaient qu’un seul dans le texte moderne du Chou king.