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dans la conduite (de l’homme) neuf vertus, d’autre part[1] quand on parle de ses vertus, on s’exprime en disant qu’il se livre à telle ou telle action : il est indulgent, mais énergique ; il est doux, mais ferme ; il est hardi, mais respectueux ; il est autoritaire, mais circonspect ; il est soumis, mais résolu ; il est inflexible, mais affable ; il est indifférent aux détails, mais attentif ; il est fort, mais sincère ; il est puissant, mais juste. Celui qui resplendit de ces vertus et qui les possède perpétuellement, c’est l’homme excellent. Celui qui, journellement manifeste trois de ces vertus, celui-là, matin et soir, est attentif[2] et intelligent et il sera mis à la tête d’une maison[3] ; celui qui, chaque jour, pratique

  1. Le mot ĭ, en tête de cette phrase et de la suivante répond bien à notre expression « d’une part... de l’autre... ». Si d’une part on distingue en théorie neuf vertus dans la conduite humaine, d’autre part pour définir ces vertus dans la pratique, on sera obligé de décrire la conduite ; c’est en effet ce que fait Kao-yao dans ce qui suit.
  2. Ce discours de Kao-yao traite de la manière dont le souverain se connaît en hommes ; les neuf vertus qu’il décrit ne sont pas celles que doit posséder le souverain pour bien juger de la valeur des hommes, ce sont celles qu’il recherche chez ceux qu’il se propose d’appeler aux charges publiques.
  3. Le mot kiā ne désigne pas simplement ici une famille quelconque ; il a le même sens que dans l’expression « maison héréditaire ». Le chef d’une telle maison ne peut être qu’un haut dignitaire, c’est-à-dire un k’ing ou un ta-fou ; ainsi, celui qui a trois des neuf vertus énumérées plus haut sera digne d’être mis à la tête d’une maison, ou, en d’autres termes, d’être nommé haut dignitaire ; de même celui qui possède six de ces vertus sera digne d’être mis à la tête d’un royaume, ou, en d’autres termes, d’être nommé seigneur.