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Kao-yao exerça les fonctions de chef chargé de rendre la justice dans le peuple. L’empereur Choen tint une audience ; Yu, Po-i et Kao-yao discoururent entre eux en présence de l’empereur ; Kao-yao exposa ses idées en ces termes :

[— Si (le souverain) reste fidèle à sa direction et à sa vertu, les conseils qu’on lui donnera seront sages, l’assistance qu’on lui prêtera sera harmonieuse.

Yu dit :

— Sans doute ; mais qu’entendez-vous par là ?

Kao-yao dit :

— Oh ! s’il veille à la bonne conduite de sa personne, ses pensées seront profondes ; il fera observer la sincérité et les rangs aux neuf degrés de parenté ; tous les sages seront les ailes sur lesquelles il s’élèvera ; ce qui est près sera digne d’approbation, ce qui est loin sera sous sa main[1].
  1. Dans la traduction de cette dernière phrase, nous suivons le sens indiqué par Tch’en Ta-yeou (Chou king, ch. III, p. 23 r°) qui seul nous paraît faire un mot-à-mot rigoureux. Le caractère est pris dans le sens qu’il a fréquemment de « ce qui peut passer, ce qui est bon, digne d’approbation ». Kao-yao, sur la demande de Yu, développe sa pensée ; il montre que si le souverain est vertueux, au près la famille sera bien disciplinée et digne d’éloge, et les sages aideront le prince ; au loin, l’empire tout entier lui sera soumis comme s’il était sous sa main.