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et harmonieux[1] ; les six domaines (de la nature)[2] furent dans un ordre parfait. Les diverses terres furent déterminées à leur valeur relative et, pour payer leurs contributions, eurent soin d’apporter la redevance de leurs productions ; pour toutes, la redevance fut fixée suivant celle des trois catégories[3] dans laquelle elles étaient rangées.

Dans le royaume du Milieu[4] (l’empereur) conféra des terres et des noms de clan ; on se plut[5] avec respect à prendre sa vertu pour guide : qu’on ne s’écarte point, (dit-il), de ma ligne de conduite.]

Il établit pour le royaume du Fils du ciel et pour ceux qui lui sont extérieurs la règle suivante[6] : [Cinq cents li

  1. M. Legge, en se fondant sur un passage du Loen yu (Chinese Classics, t. I, p. 112), donne aux deux mots [] [] le sens tout spécial d’audiences privées et audiences générales à la cour. J’ai suivi l’explication plus simple et plus naturelle de Kiang Cheng.
  2. Dans le Tso tchoan, à la 7e année du duc Wen (trad. Legge, p. 250), on lit : « L’eau, le feu, le métal, le bois, la terre et les céréales sont ce qu’on appelle les six domaines.
  3. Ce sont les trois catégories comportant chacune trois subdivisions entre lesquelles nous avons vu que les neuf provinces étaient réparties. Cf. note 127.
  4. M. Legge, se conformant à la ponctuation du Chou king de Yong-tcheng, rapporte les deux mots [] [] à la phrase précédente. Mais cette lecture n’est approuvée par aucun autre commentateur. Le royaume du Milieu comprend les neuf provinces ; il s’oppose aux royaumes-barrières, qui sont en dehors des neuf provinces.
  5. Le mot [] est l’équivalent du mot « se réjouir ».
  6. Cette phrase est une addition de Se-ma Ts’ien au texte du Chou king ; elle sert à introduire l’étrange division administrative dont la description va suivre. Les commentateurs chinois se sont ingéniés à tracer des diagrammes géométriques de l’empire distingué en cinq domaines. Le diagramme le plus simple et le plus conforme au texte sera celui qu’on construira de la manière suivante : tracez une croix dont chaque branche représentera une longueur de 2,500 li ; la capitale est censée au centre de la croix ; à partir de la capitale prenez une longueur de 500 li sur chacune des branches de la croix et faites passer par les quatre points ainsi déterminés des droites parallèles aux branches de la croix ; ces quatre droites en se coupant détermineront un carré dont la superficie sera (500 + 500) x (500 + 500) = 1,000,000 de li ; c’est le domaine impérial ; prenez maintenant une nouvelle distance de 500 li sur chacune des branches de la croix et tracez un autre carré dont les côtés soient parallèles au premier, la zone comprise entre le premier et le second carré constituera le domaine des seigneurs. Les branches de la croix ayant 2,500 li, on pourra déterminer sur chacune d’elles cinq points de 500 li en 500 li et tracer ainsi cinq carrés concentriques dont les distances mutuelles représenteront les cinq divisions de l’empire. Le plus grand carré aura 5,000 li de côté. — Dans le Tcheou li, à l’article du Ta se ma et à l’article du Tche fang che (trad. Biot, t. II, p. 167 et 276), on trouve un schème analogue de l’empire, mais il comprend neuf divisions en outre du domaine impérial ; chacune des branches de la croix doit donc s’étendre à une distance de 5,000 li et le plus grand carré aura 10,000 li de côté.