Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/405

Cette page n’a pas encore été corrigée

comprend) le sud de la montagne Min, s’étend jusqu’au Heng-chan, traverse les neuf Kiang et s’étend jusqu’au plateau de Fou-tsien[1]. Il (Yu) parcourut les neuf cours d’eau[2].

  1. Dans cette phrase sont comprises toutes les montagnes sur la rive droite du Kiang depuis sa source qui est pour les Chinois celle de la rivière Min. Elles ne forment point un système continu ; M. von Richthofen a fort bien expliqué la raison de cette incohérence en disant que le Yu kong rejette dans cette phrase tout l’ensemble des montagnes du sud-ouest et du sud qui étaient alors presque entièrement ignorées des Chinois. La montagne Min est le massif au nord du Se-tch’oan ; il donne naissance à la rivière de mcme nom qui est considérée comme le cours supérieur du Yang-tse-Kiang. Le Heng-chan est généralement identifié avec la célèbre montagne au nord de Heng Tcheou-fou province de Ho-nan. — Les neuf Kiang nous amènent au lac Tong-ting (cf. note 176) et quant au plateau de Fou-ts’ien, le commentateur P’ei Yn s’appuie sur un texte du Kouo yu pour l’identifier avec la montagne Po yang, près du lac du mème nom, dans le Kiang-si.
  2. Ici, comme plus haut (cf. note 219), Se-ma Ts’ien ajoute une phrase au texte du Chou king, et cette phrase (il parcourut les neuf cours d’eau) nous oblige à faire intervenir Yu ; mais elle est une interpolation évidente ; il en est de même du mot qui se trouve en tète de quelques-unes des phrases de la description hydrographique qui suit ; nous ne pouvons pas, à cause des règles de la syntaxe chinoise, traduire ce mot par « cours de (tel ou tel fleuve) », comme le fait M. von Richthofen ; nous devons lui donner pour sujet Yu, comme le propose M. Legge, mais, une fois cette concession faite à l’élément légendaire, nous croyons que Yu est entièrement absent dans toutes les autres phrases qui nous décrivent le cours des fleuves et non les voyages de ce personnage. — Comme dans la description orographique qui précède, nous suivrons ici pas à pas M. de Richthofen dont les savantes analyses ont découvert dans ce texte, sous le fatras des commentaires chinois, une lumineuse exposition du système hydrographique de la Chine réparti en neuf bassins, à savoir : la rivière Jo, la rivière Hei, le Hoang-ho, la rivière Han, le Yang-tse-Kiang, la rivière Tsi, la rivière Hoai, la rivière Wei et la rivière Lo.