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Hoan : ils naviguent sur la rivière Ts’ien ; ils font un portage jusqu’à la rivière Mien, pénètrent dans la rivière Wei et traversent le Ho.

La rivière Hei[1] et le Ho occidental[2] délimitent la province de Yong[3]. — La rivière Jo[4] se dirigea vers l’ouest ; —

  1. Cf. note 193.
  2. Le Ho est appelé ici occidental parce qu’il s’agit de la partie du Hoang-ho située à l’ouest de la province de Ki où se trouvait la capitale.
  3. La province de Yong devait comprendre la majeure partie du Chàn-si et du Kan-sou actuels.
  4. Le nom de la rivière Jo est écrit [] dans le Chouo wen. Ce cours d’eau passait, lisons-nous plus loin, à Ho-li . Ho-li est le nom de la chaîne de montagnes le long de laquelle se déroule aujourd’hui la Grande Muraille, depuis Kan-tcheou jusqu’à Sou-tcheou, dans le Kan-sou, La rivière Jo doit donc être identifiée avec le Hei-ho qui passe à Kan-tcheou et se dirige du sud-est au nord-ouest (ce qui explique la phrase : la rivière Jo se dirigea vers l’ouest. Le Hei-ho se réunit en dehors de la Grande Muraille à la rivière Tola (T’ao-lai) ; après leur jonction, elles portent le nom d’Etsina ; celle-ci se dirige vers le nord et aboutit au lac Sogok (Souo-k’o-ngo-mo ; ce lac est aussi appelé lac d’Etsina ; sous les Han, c’était le marais de Kiu-yen). — Quoique la rivière Jo ou Hei ho n’ait été comprise dans les limites de l’empire qu’au temps de l’empereur Ou (140-87 av. J.-C.), il n’est pas surprenant que les Chinois l’aient connue dès l’époque du Yu kong ; en effet, le bassin de cette rivière a de tout temps été une des grandes routes par lesquelles se sont précipitées les invasions barbares ; on n’a qu’à lire le récit de la lutte des empereurs Han contre les Hiong-nou pour s’en convaincre et d’ailleurs le seul fait qu’on a construit la Grande Muraille tout le long de cette rivière prouve qu’on avait senti la nécessité d’en défendre l’accès. Dès les temps les plus reculés, les Chinois ont donc dû, soit repousser les assaillants venus de ce côté, soit lancer eux-mêmes des expéditions par cette voie et c’est ainsi que nous expliquons que cette rivière soit mentionnée dans le Yu kong.