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ans à la mort de Se-ma T’an ; il serait alors difficile de comprendre comment Se-ma Ts’ien pouvait dire à son père, lorsque celui-ci était sur son lit de mort : « Quoique votre jeune fils ne soit pas intelligent... » XXIV-1. Tchang Cheou-kié (qui publia en 737 un commentaire des Mémoires historiques intitulé : Interprétations correctes), nous donne une autre indication qui, pour être aussi dénuée de preuves, ne laisse pas que d’être plus plausible : la première année t’ai tch’ou, nous dit-il XXIV-2, c’est-à-dire en l’an 104 avant notre ère, Se-ma Ts’ien avait quarante-deux ans ; si nous devons adopter cette opinion, Se-ma Ts’ien serait né en 145 avant J.-C. et aurait eu trente-six ans à la mort de son père. Ces dates concorderaient avec la manière de voir du critique moderne Wang Ming-cheng ; dans l’ouvrage qu’il publia en 1787 sous le titre de : « Propositions sujettes à discussion sur les dix-sept historiens », cet auteur calcule, d’après certaines indications de la biographie de Se-ma Ts’ien, qu’il était âgé, en l’an 110, d’une quarantaine d’années environ XXIV-3.

Se-ma Ts’ien, comme tout Chinois, devait avoir, outre son nom de famille (sing) qui était Se-ma, et son nom personnel (ming) qui était Ts’ien, une appellation [tse). Nous ne la trouvons pas mentionnée dans son autobiographie. Cependant nous savons par d’autres textes XXIV-4 que cette appellation était Tse-tchang.


XXIV-1. Mémoires historiques, chap. cxxx, p. 4 r° ; — dans la lettre à Jen Ngan (Appendice I), on lit aussi : « J’ai eu le malheur de perdre de bonne heure mon père et ma mère. ;>

XXIV-2. Mémoires historiques, chap. cxxx, p. 4 ro.

XXIV-3. 十七史商榷 , chap. i, p. 3 v°.

XXIV-4. L'appellation de Se-ma Ts’ien n’est pas indiquée dans le chap. LXII de l’Histoire des Han antérieurs qui n’est d’ailleurs que la reproduction presque textuelle du chap. CXXX des Mémoires historiques. L’ouvrage le plus ancien où nous trouvions cette appellation est le Fa yen 法言 de Yang Hiong (53 av. J.-C.-18 ap. J.-C.) ; au chap. V de ce livre (qui fait partie de la collection intitulée Han Wei ts’ong chou),