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espèces yao et koen, en fins bambous[1], en dents, en cuir, en plumes et en queues[2]. Les barbares des îles[3] (apportent) des vêtements faits avec des matières végétales. Les mannes (de cette province) sont pleines de tissus fabriqués avec des soies de couleurs variées[4] ; ses paquets renferment des mandarines et des pamplemousses, mais c’est un tribut qu’ils n’apportent que quand ils en sont requis[5]. En suivant le Kiang et la mer, on arrive dans les rivières Hoai et Se[6].

  1. Le Chou king écrit [] ; ces mots désignent deux sortes de bambous, le premier plus petit que le second ; Se-ma Ts’ien donne la leçon [] qui est l’explication du premier des deux mots du Chou king.
  2. D’après K’ong Ngan-kouo, les métaux des trois sortes étaient l’or, l’argent et le cuivre ; le reste du tribut consistait en pierres estimées, en bambous, en défenses d’éléphants, en peau de rhinocéros, en plumes d’oiseaux et en queues de yak. — On se servait de la peau de rhinocéros pour faire des cuirasses et des queues de yak pour faire des guidons. — Le Chou king ajoute encore les deux mots [] = et des bois. Mais Se-ma Ts’ien omet cette mention.
  3. Le Che ki et le Chou king s’accordent pour écrire []. La traduction « barbares des îles » est ici beaucoup plus admissible que lorsqu’il s’agissait de la province de Ki (voyez plus haut, p. 98, note 3). Tchang Cheou-kié veut qu’il s’agisse du Japon ; mais il est bien peu croyable que des relations aient existé à une époque aussi reculée entre la Chine et le Japon. Il serait plus problable qu’il est fait allusion ici soit à l’archipel des Tcheou-chan (Chusan), soit même à Formose.
  4. Cette traduction de [] est justifiée par le sens de l’expression [] dans le Che king (Legge, Chinese Classics, t. V, p. 346).
  5. On doit donner ici à le sens qu’il a dans l’expression [] = conférer un ordre (en parlant de l’empereur).
  6. En descendant le Yang-tse-Kiang, puis en longeant la côte, on arrivait à l’embouchure de la rivière Hoai ; nous avons vu plus haut que, par le moyen des rivières Hoai et Se, on parvenait au Hoang-ho et ainsi à la capitale. — Le mot A est, d’après Tcheng Hiuen, l’équivalent du mot iên, qui est la leçon du Chou king. Tous deux signifient « descendre un fleuve en en suivant le courant ».