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redevances furent exactement (au même rang que la province) ; celle-ci fut mise en culture la treizième année et alors celles-là (furent exigées) comme (pour les autres provinces)[1]. Le tribut (de cette province) consiste en laque et en soie[2] ; ses mannes[3] contiennent des tissus ornés[4]. En naviguant sur le Tsi et le T’a, on pénètre dans le Ho[5].

  1. La traduction que nous donnons de cette phrase s’appuie sur le commentaire de K’ong Ngan-kouo. On a vu plus haut (p. ╓100-101 ) que Yu travailla treize années à combattre l’inondation ; la province de Yen fut la dernière dont il s’occupa et elle ne fut mise en culture que la treizième année ; les redevances eurent le même rang que la province, c’est-à-dire qu’elles furent les dernières. qu’elles eurent le neuvième rang. — Ts-ai Tch’en propose une autre interprétation qui est adopté par M. Legge : le mot [] signifie, d’après lui, que les redevances étaient exactement ce qu’elles devaient être ; comme d’ailleurs la province de Yen avait beaucoup souffert de l’inondation, ce ne fut qu’au bout de treize années de culture qu’on exigea les redevances. — Mais on ne voit plus, dans cette explication, comment le rang des redevances serait indiqué, car il est puéril de dire avec Ts’ai Tch’en que les redevances les plus légères sont considérées par le souverain comme les plus parfaites ; il faut cependant que ce rang soit signifié d’une manière quelconque puisqu’il l’est pour toutes les autres provinces. D’autre part le nombre de treize années offre une coïncidence remarquable avec la durée attribuée aux travaux de Yu et Ts’ai Tch’en n’en tient pas compte. Enfin le Che ki loen wen place le signe de ponctuation après le mot tcheng et non, comme le fait M. Legge, après le mot tso. — Telles sont les raisons qui nous ont amené à traduire cette phrase comme nous l’avons fait.
  2. Outre les redevances, toutes les provinces, sauf celle de Ki où se trouve la capitale, envoient à l’empereur un tribut, c’est-à-dire des échantillons en nature de leurs produits les plus remarquables. M. Richthofen (China, 1, p. 355) remarque que cette coutume existe encore de nos jours : le Ngan-hoei envoie du thé ; le Se-tch’oan, des drogues médicinales, etc.
  3. Voyez un dessin de ces mannes dans le Dictionnaire chinois-français du P. Couvreur, p. 68.
  4. Mot à mot : des ornements en tissu.
  5. Après avoir indiqué en quoi consiste le tribut, le Yu kong décrit la route par laquelle on l’apportait jusqu’au Hoang-ho, c’est-à-dire jusqu’à la province où se trouvait la capitale. — D’après les indications de Yng Chao, la rivière T’a prenait sa source à Tch’ao-tch’eng à la frontière ouest du Chan-tong, un peu au nord du Hoang-ho actuel ; il se jetait dans la mer non loin de la sous-préfecture de Kao-yuan, préfecture de Ts’ing-tcheou, au sud du Hoang-ho. Étant données les modifications qu’a subies le système hydrographique de cette région, il est difficile de savoir si les rivières Tsi et T’a communiquaient entre elles ou si elles sont deux voies différentes pour arriver au Hoang-ho.