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Lei-hia devint un lac[1] ; — (les rivières) Yong et Tsiu s’y réunirent[2] ; — la terre propre aux mûriers fut peuplée de vers à soie. — Alors le peuple put descendre des collines pour demeurer dans la plaine[3]. La terre y est noire et forme des mottes ; les herbes y sont luxuriantes et les arbres élevés ; les champs y sont au sixième rang ; les

  1. L’étang de Lei-hia n’est autre que l’étang de Lei dont il a été question dans la légende de Choen (cf. p. 72). Il est marqué sur les cartes chinoises au sud du Hoang-ho actuel, au nord-est de la préfecture de Ts’ao-tcheou, dans le Chan-tong. Ts’ai Tch’en explique le nom de ce lac en rappelant la légende suivante tirée du Chang hai king : « Dans ce lac il y a le dieu du tonnerre (lei) ; il a le corps d’un dragon et la figure d’un homme ; lorsqu’il frappe sur son ventre, c’est le tonnerre. Or le lac s’appelait à l’origine le lac Hia ; on l’appela aussi du nom de ce dieu et son nom fut Lei-hia.
  2. Le cours actuel du Hoang-ho paraît avoir fait disparaître les deux petites rivières appelées Yong et Tsiu ; on n’en trouve plus qu’un vestige dans le canal de Tsiu qui est sur le territoire de la préfecture secondaire de P’ou.
  3. D’après Ts’ai Tch’en, cette proposition et la précédente se rattachent aux travaux de Yu : les vers à soie craignent l’humidité ; c’est pourquoi ils ne se multiplièrent que lorsque les eaux se furent retirées ; c’est alors aussi que les hommes purent quitter les collines où ils s’étaient réfugiés et venir habiter dans la plaine auparavant inondée.