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rang. (Les rivières) Tch’ang[1] et Wei suivirent un cours régulier ; — Ta-lou[2] fut mis en culture. — Les barbares Niao[3] (apportent) des vêtements de fourrure ; ils longent de près à leur droite le Kié-che et entrent dans la mer.

  1. Le nom de la rivière Tch’ang est écrit Heng dans le Chou king et c’est cette dernière orthographe qui est la bonne. En effet, le mot Heng n’a été modifié dans le texte de Se-ma Ts’ien que parce qu’il était le nom personnel de l’empereur Wen (179-156 av. J.-C.). La rivière Heng, appelée aujourd’hui Cha ho, prend sa source dans la sous-préfecture de Feou-p’ing, préfecture de Tchen-ting, province de Tche-li. La rivière Wei prend sa source plus au sud, dans la sous-préfecture de Ling-cheou et ne tarde pas à se jeter dans la rivière Hou-t’ouo. Le Heng et le Wei font tous deux partie du système hydrographique très compliqué qui vient se déverser à T’ien-tsin.
  2. Ta-lou est le nom d’un grand lac à l’ouest de la sous-préfecture de Kiu-lou, préfecture de Choen-, province de Tche-li. Autrefois on devait donner ce nom à un territoire beaucoup plus vaste qui s’étendait au nord jusqu’aux préfectures secondaires de Tchao et de Chen ; les marécages qui le couvraient furent desséchés en partie et les eaux furent refoulées dans le lac qui seul aujourd’hui garde le nom de Ta-lou. On a vu plus haut (note 122) qu’au temps du Yu kong le Hoang-ho traversait le lac Ta-lou. — Les mots [] dans Se-ma Ts’ien et tsŏ dans le Chou king ont ici le sens de « cultiver, mettre en culture », d’après tous les commentateurs.
  3. Nous avons déjà vu les barbares Niao mentionnés dans les Annales principales des cinq empereurs (p.╓ 89 ) ; le Chou king écrit Tao-i = les barbares des îles ; mais les critiques modernes rejettent cette leçon et adoptent celle de Se-ma Ts’ien qui est aussi celle de Pan Kou. Le mot niao peut être regardé comme l’expression phonétique du nom que se donnaient ces tribus barbres. Le fait qu’elles apportaient des fourrures et qu’elles passaient au large de la montagne Kié-che (sous-préfecture de Tch’ang-li, préfecture de Tong-p’ing, province de Tche-li) semble indiquer qu’elles devaient habiter le Leao-tong ; Tchang Cheou-kié, en citant ici un intéressant passage du Kouo ti tche où sont décrites les mœurs des anciennes tribus de la Mandchourie, confirme cette manière de voir. — Le Chou king dit que ces barbares laissent à leur droite la montagne Kié-che pour entrer dans le Hoang-ho dont l’embouchure la plus septentrionale ne devait pas être éloignée de ce lieu. Les Mémoires historiques disent qu’ils entrent dans la mer ; la leçon est moins claire ; elle peut cependant se comprendre, si l’on admet que la mer dont il est question est le Po-hai ou golfe du -tché-li. — Il est à remarquer que les pelleteries des barbares Niao ne constituent pas un tribut régulier ; la province de Ki est la seule qui ne paie pas de tribut parce qu’elle est celle à qui toutes les autres provinces apportent le leur.