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Hou-k’eou, — il mit l’ordre sur les monts Leang et K’i[1]. — Ayant fait des réparations à T’ai-yuen, — il arriva à

  1. Il n’est pas certain que ces deux premières phrases se rattachent à la partie légendaire du Yu kong. Nous avons suivi dans notre traduction, la ponctuation du Chou king de Yong-tcheng et nous obtenons ainsi, après le nom de la province de Ki, deux phrases de quatre caractères. Mais tous les anciens commentateurs placent le point après le quatrième mot et il faut alors traduire : « Dans la province de Ki, il fit des travaux ; Hou-k’eou ; il mit l’ordre sur (les monts) Leang et K’i. On remarquera que le nom de Hou-k’eou reste alors isolé et n’a plus aucun sens ; on peut se demander si le mot qui le suit n’est pas une interpolation destinée à rattacher à la légende des travaux de Yu une simple énumération géographique des montagnes de la province qui sont Hou-k’eou, Leang et K’i ; le doute est d’autant plus permis que les commentateurs ont la plus grande peine à identifier les monts Leang et K’i, de manière à rendre intelligible la relation qu’avaient ces montagnes avec les travaux hydrographiques de Yu ; on va le voir dans ce qui suit. La montagne Hou-k’eou était au sud-ouest de l’actuel Ki-tcheou, préfecture de P’ing-yang, province de Chān-si. D’après Ts’ai Tch’en, la montagne Leang ou Lu-Leang est au nord-est de la préfecture secondaire de Yong-ning, préfecture de Fen-tcheou, province de Chān-si ; la montagne K’i ou Hou-k’i est à l’ouest de la sous-préfecture de Hiao-i, dans la même préfecture que la précédente. — Si l’on adopte l’opinion de Ts’ai Tch’en, les montagnes Leang et Ki auraient alors été fort éloignées du Hoang-ho et on ne comprend plus quel rapport elles peuvent avoir avec les travaux qui sont attribués à Yu pour la correction des eaux de ce fleuve. C’est pourquoi les commentateurs modernes adoptent volontiers l’opinion plus ancienne de K’ong Yng-ta suivant qui les montagnes Leang et K’i étaient situées sur la rive droite du Hoang-ho, par conséquent dans l’ancienne province de Yong : dans cette hypothèse, la montagne Leang est au nord-ouest de la sous-préfecture de Han-tch’eng, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si ; la montagne Ki est au nord de la sous-préfecture de Ki-chan, préfecture de Fong-siang, même province. Si nous considérons Hou-k’eou, Leang et K’i comme faisant partie primitivement de l’élément géographique du Yu kong, et comme ayant été rattaché d’une manière tout artificielle à l’élément légendaire et rythmique par l’intercalation du mot, nous n’avons plus besoin de recourir à la bizarre hypothèse de K’ong Yng-ta qui place dans la province de Yong des montagnes dont il est parlé à propos de la province de Ki, et nous adoptons les identifications de Ts’ai Tch’en.