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Alors l’empereur Yao chercha un autre homme et trouva Choen. Choeit fut élevé aux emplois ; il exerça par procuration le gouvernement de Fils du ciel ; il inspecta les fiefs ; sur son passage il reconnut que les travaux que Koen avait faits pour réprimer les eaux n’étaient pas dignes de louange ; c’est pourquoi [il exila Koen sur la montagne Yu] pour qu’il y mourût. Tout l’empire approuva la condamnation prononcée par Choen. Puis Choen promut Yu, fils de Koen, et le chargea de continuer la tâche de Koen. Yao mourut. L’empereur [Choen interrogea les chefs des quatre montagnes, disant :

— Y a-t il quelqu’un qui soit capable de mener à bien et d’illustrer les entreprises de Yao ? je le mettrai en charge.

Tous dirent :

— Le comte Yu est intendant des travaux publics ; il peut mener à bien et illustrer l’œuvre glorieuse de Yao.

Choen dit :

— Ah ! c’est bien.

Il donna donc cet ordre à Yu :

— Vous réglerez les eaux et les terres ; ne songez qu’à faire tous vos efforts.

Yu salua et se prosterna, voulant se retirer devant Sié, le prince Tsi ou Kao-yao. Choen lui dit :

— Allez veiller à vos occupations.]

Yu était un homme [actif, serviable, capable et diligent ; sa vertu n’évitait pas la peine ; sa bonté le rendait digne d’affection ; sa parole était digne de foi. Sa voix était l’étalon des sons ; son corps était l’étalon des mesures de longueur[1] ; les mesures de poids dérivaient de lui. Très infatigable et très majestueux, il s’occupait de l’ensemble et des détails.]

  1. La voix de Yu, dit Se-ma Tcheng, avait le son que rend le tube musical appelé yng-tchong et pouvait être prise pour l’étalon de la gamme ; de même, pour les mesures de longueur, « le pas de Yu » était l’unité ; les tireurs de sorts faisaient encore leurs calculs, au temps des T’ang, avec le pas de Yu.